La saison MotoGP n’a pas commencé et, selon toute vraisemblance, elle ne débutera, au mieux, qu’à moyen terme. Entre-temps, il y a fort à parier que des Grands Prix devront être annulés tandis que les écuries commencent à regarder avec anxiété l’état de leur trésorerie. Toutes les parties prenantes réfléchissent à un plan de sauvegarde pour avoir encore des troupes à présenter lorsque les hostilités pourront enfin reprendre. Les propositions sont sur la table et Fausto Gresini, qui aligne les deux Aprilia, avance une idée…
Les patrons d’écurie en Grand Prix sont unanimes sur un point : rien ne sera plus comme avant. La crise du coronavirus laissera une trace indélébile dans ce paddock qui n’existe qu’à travers des courses effectuées tout autour du globe. Soit exactement ce qui est impossible d’accomplir depuis que le coronavirus est devenu une pandémie.
Certains ont de quoi s’inquiéter, car ils sont de toutes les batailles. Prenez le cas de Fausto Gresini : il a deux Aprilia usine en MotoGP, mais il est aussi engagé en Moto2, en Moto3 et même en MotoE. L’ancien pilote devenu patron prend donc la crise de plein fouet : « nous continuons les choses qu’il est possible de faire », raconte Fausto. « Pour le reste, nous attendons, en supposant des scénarios futurs. Lorsque cela se terminera, ce sera un autre monde. Nous perdrons des opportunités, des sponsors, des emplois. Il sera important de savoir comment rénover. La crise devra nous apprendre à raisonner et à faire les choses différemment. »
« Ce sera également un test important pour Dorna, qui a intérêt à garder tout le monde debout », rappelle-t-il. « Ils devront prendre des mesures extraordinaires pour garantir l’avenir du Moto2 et du Moto3, où les contributions sont faibles aujourd’hui, environ 15% du budget. Si le soutien des sponsors fait défaut, j’espère de l’aide. Carmelo a toujours été attentif et serviable, il le sera toujours. D’après ce que je comprends, nous devrions également recevoir une contribution de l’IRTA pour les petits déplacements. »
Pour la suite, Fausto Gresini propose : « parmi les différentes possibilités, je verrais bien le fait d’utiliser des motos 2020 pour répartir les coûts en 2021. » Une solution validée par la Formule 1 qui a décidé de geler le développement technique des moteurs et du châssis pour toute la prochaine saison, afin d’amortir les dépenses engagées pour concevoir et construire les monoplaces de cette année, et qui ne sont pas toujours finalisées.