C’est du jamais vu dans la catégorie reine des Grands Prix – qui s’appelle aujourd’hui MotoGP – depuis les années 70 : les constructeurs européens dominent la compétition, reléguant leurs homologues japonais au second rang. Au siècle dernier, cela pouvait s’expliquer, car les blasons de l’empire du soleil levant débutaient seulement, mais aujourd’hui, on pourrait parler de véritable revanche de l’Europe. Une série qui dure depuis six courses consécutives et qui ne demande qu’à se prolonger ce week-end au Portugal…
Les Grands Prix retrouvent à Portimao l’Europe, dans une saison 2022 pour le moment marquée par des constructeurs du vieux continent dominateurs en MotoGP. En effet, avec Ducati vainqueur en Algarve et Valence l’année dernière ainsi qu’au Qatar et en Amérique cette saison, KTM en Indonésie et Aprilia en Argentine, c’est la première fois que les motos européennes gagnent dans six courses consécutives de première classe depuis 1973-1974 avec König et MV Agusta. La série avait alors duré huit courses.
C’est aussi la première fois que des motos de constructeurs européens remportent les quatre premières courses d’une saison de première classe depuis 1972 avec MV Agusta et Giacomo Agostini. Cette année-là, MV Agusta a remporté les 12 premières courses avant la finale en Espagne remportée par Chas Mortimer sur une Yamaha. C’était la première consécration en catégorie reine pour la marque d’Iwata.
Les barrières tombent en MotoGP
C’est aussi la première fois que trois motos européennes différentes remportent les quatre premières courses d’une saison de première classe depuis 1952 avec AJS (Jack Brett), Norton (Reg Armstrong) et Gilera (Umberto Masetti, deux fois). Cette année-là, seules les motos européennes ont gagné dans la catégorie. En 2022, c’est Ducati qui compte deux réalisations avec Enea Bastianini, Aprilia ayant raflé la mise en Argentine avec Aleix Espargaró tandis que Miguel Oliveira a mis sa KTM sur la plus haute marche du podium indonésien.
Le même Oliveira jouera à domicile ce dimanche devant un public tout acquis à sa cause et il ne demande qu’à poursuivre la belle série des marques européennes. Avant de se lancer dans la mêlée, il a d’ailleurs déclaré : « il y a de nombreuses années, ils disaient qu’il était impossible pour un Portugais de se rendre en MotoGP, mais c’est arrivé. Ils ont également dit qu’il était impossible de gagner avec une KTM, mais c’est arrivé et plus d’une fois. Nous faisons tomber les barrières !« . Combien de temps encore le Japon se fera-t-il donner la leçon ?