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Wilco Zeelenberg

Wilco Zeelenberg est le team manager de l’équipe RNF de Razlan Razali et il n’est pas né de la dernière pluie. Ancien pilote de Supersport, il a évolué dans le giron Yamaha avant de lier sa destinée avec celle du Malaisien. Il connait Fabio Quartararo pour l’avoir vu arriver et grandir sous les couleurs Petronas, il sait parfaitement comment fonctionne la marque aux diapasons en général et Lin Jarvis en particulier, il a fait connaissance d’Andrea Dovizioso et même Cal Crutchlow, qui viendra faire les six derniers Grands Prix en lieu et place de l’Italien, est une vielle connaissance. Alors, lorsqu’il analyse le dernier parcours de Dovi, il est bon de l’écouter, d’autant plus qu’il fait état d’un rendez-vous manqué…

Wilco Zeelenberg s’est ouvert sur les causes et les conséquences du départ avant la fin de cette saison d’un Andrea Dovizioso qui vivra à ce titre en Autriche son avant-dernier Grand Prix en tant que pilote titulaire en MotoGP. La fin sera actée lors de la manche qui suivra à Misano et avant de refermer la porte, il faut clôturer les dossiers en cours. Avant de s’attarder sur l’occasion manquée, y compris par Yamaha, il parle du futur retraité dont il respecte la décision, même si, pour son team RNF, ce n’est nullement une bonne nouvelle.

Sur Motorsport-total, on peut lire sur cet aspect : « Andrea est un gars ouvert et honnête qui est avant tout honnête avec lui-même. Il se prend très au sérieux ». Il révèle une conversation durant laquelle, ces termes ont été échangés : « nous voulons vraiment que tu termines la saison, mais si cela ne se produit pas, nous ne mettrons aucun obstacle sur ton chemin ».  Il ajoute : « vous ne pouvez pas forcer un pilote à s’asseoir sur la moto, c’est la dernière chose que vous devriez demander à un pilote de faire ».

Le team manager RNF-Yamaha analyse : « il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière, mais en tant qu’équipe, nous aurions aimé qu’il continue jusqu’à la fin de la saison » et il explique pourquoi : « vous ne voulez tout simplement pas être l’équipe où les pilotes prennent constamment leur retraite.  L’année précédente, Valentino Rossi s’est retiré ». En ce concerne Andrea Dovizioso, Zeelenberg ne pense pas qu’il faille partir du principe d’une erreur de casting. En revanche, il retient le contexte, à la fois historique et politique.

Wilco Zeelenberg

Wilco Zeelenberg : « l’objectif de Dovizioso était de rendre tout le monde plus rapide chez Yamaha« 

Sur l’aspect du changement brutal d’époque qui a battu froid un Dovi qui n’était pourtant pas parti depuis si longtemps, il commente : « avant, tu pouvais encore être quatrième ou cinquième à dix secondes du vainqueur. Maintenant, c’est douzième ou même plus loin derrière. Si tu es coincé dans le trafic pendant les trois ou quatre premiers tours d’une course, tu perds immédiatement dix secondes ». Et il ajoute : « il a piloté une Ducati pendant huit ans et a sous-estimé à quel point ces deux motos sont devenues différentes. Dans le passé, il avait fait mis la Yamaha sur le podium, mais les temps ont changé ».

Ils ont aussi évolué dans le box et Wilco Zeelenberg glisse cette réflexion qui fera certainement parler : « l’approche de Yamaha était d’apprendre de de quelqu’un qui a été un concurrent majeur pendant huit ans sur une autre moto ». Mais cela a dévié : « il voulait changer des choses que Fabio Quartararo n’aimait pas du tout. Ensuite, bien sûr, il y a la question de savoir si vous devriez y consacrer du temps et des efforts ».

« Les ressources sont également limitées à cet égard, mais Fabio ne se plaint pas des mêmes choses dont Dovizioso se plaint. Ensuite, vous devez vous demander s’il fallait investir beaucoup de temps et d’énergie là-dedans. Il s’est posé cette question tout le temps, parce qu’ils l’ont aussi embauché pour ses connaissances » déclare Zeelenberg. « Il s’est dit que cela rendrait tout le monde chez Yamaha plus rapide. C’était son objectif et il était également capable d’analyser la moto et de signaler des points spécifiques à améliorer sur la M1, mais il faut avoir les moyens de le faire. Je ne sais pas si Yamaha les avaient et si c’était possible avec la moto actuelle ».

Reste que la suite de 2022 se fera avec Cal Crutchlow… Une fatalité plus qu’un choix avoue Wilco Zeelenberg : « qui d’autre peut-on mettre sur la moto ? Si vous me demandez, si on sera devant, je vous répondrais non, bien sûr, je ne le pense pas. J’espère que oui, mais j’en doute. Andrea roule sur notre moto depuis un an. Je ne pense pas qu’il y aura beaucoup de changement en termes de performances ». Et il termine : « c’est le pilote d’essai et ils ont probablement du travail à faire. Nous regardons course par course. Nous devons prendre les points positifs et ensuite nous mettre au travail pour 2023. Il n’y a pas grand-chose à faire, mais ce qui peut être fait, Yamaha le fera ». Il doit beaucoup tarder à Zeelenberg de recevoir les Aprilia et de repartir de l’avant.

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