Que représentent, en chiffres, les déplacements d’une équipe en Championnat du Monde MotoGP ? Le team Ángel Nieto a fait le calcul.
Lorsqu’une saison se termine, il reste le souvenir des victoires, la joie des bons résultats et la satisfaction du travail accompli. On oublie alors les heures de travail, les déplacements interminables ou les jours loin de chez soi, loin des siens. Car derrière les caméras, avant que les télévisions ne s’allument ou après qu’elles ne s’éteignent le dimanche, l’activité continue. Au total, une saison comme celle de 2018, avec 19 Grands Prix et 3 tests de pré-saison, plus un dernier test après la course de Valence, représente presque 160 jours loin de chez soi, dont seulement 71 se passent en piste.
Le Team Ángel Nieto, qui siège en Espagne, a pris 54 vols pour arriver à ces 19 destinations et ces 4 tests. Certains sont longs, 12 ou 14 heures, et d’autres courts, comme pour aller à Jerez, par exemple. De l’Australie à l’Argentine en passant par les Etats-Unis ou la Thaïlande, le Championnat du Monde de MotoGP offre une opportunité unique de voyager, mais sans avoir le temps de découvrir les sites qui se trouvent autour des circuits et de voir plus loin que les voitures de location, les avions et les aéroports.
Il est seulement possible de les voir lorsque les courses ont lieu en-dehors de l’Europe, lorsque l’ambiance et la pression se relâchent et que la majorité des équipes n’a pas d’hospitality, où elles vivent normalement lorsqu’elles sont en Europe. Voir des kangourous en Australie, dîner dans un véritable restaurant japonais à Motegi, manger un « asado argentino » (sorte de barbecue typique d’Argentine) à Termas de Río Hondo, visiter les centres commerciaux de Kuala Lumpur…
Un appel vidéo peut masquer les 17 000 kilomètres qui séparent Phillip Island de notre maison, mais il ne peut effacer les 260 heures de vol (et même plus en comptant l’attente dans les aéroports) ou les 184 000 kilomètres parcourus en un an (soit l’équivalent de plus de 4 fois le tour du monde), dans les avions de 14 compagnies, sans avoir le temps de laisser son empreinte dans les 17 pays visités sur 4 continents. Au total, ce sont 23 aéroports différents fréquentés, chacun avec ses contrôles de passeport lorsque l’on voyage en-dehors de l’Union Européenne. Le contrôle américain est certainement le plus inquiétant.
Une fois descendus de l’avion, le voyage n’est pas terminé puisqu’il faut récupérer la voiture de location avec laquelle arriver au circuit. Les distances entre les lieux peuvent beaucoup varier. Cela va des 15 minutes séparant l’aéroport de Valence au Circuit Ricardo Tormo aux 5 heures de route entre Bangkok et le circuit de Buriram.
Il faut arriver jusqu’au circuit et ensuite commencer à travailler. Avant les courses, deux journées sont nécessaires pour tout monter et préparer. Le mercredi est le jour où se monte le box de l’équipe, et le jeudi le jour de la vérification des motos afin de contrôler qu’elles sont toujours en parfait état depuis la dernière course. Ces deux jours, durant lesquels les pilotes en profitent pour répondre aux sollicitations des médias, sont indispensables pour que tout soit prêt le vendredi, afin que les premières séances d’essais libres aient lieu. Au terme de l’année, cela représente 46 jours.
Et à partir de ce moment, enfin, il ne reste plus qu’à entrer en piste pour donner le maximum et se battre pour gagner. Ensuite il faut de nouveau compter les kilomètres qu’il reste à parcourir avant de rentrer à la maison.