Après l’annulation du Grand Prix du Kazakhstan qui devait éviter le dommageable vide médiatique du MotoGP de cinq semaines en juillet dans le concert des sports mondiaux, le promoteur joue à nouveau sa crédibilité dans l’organisation du premier Grand Prix moto en Inde. Il est prévu du 22 au 24 septembre, soit dans moins de trois mois et les billets pour l’événement sont disponibles. Pourtant, il reste encore beaucoup à faire avant de biffer le plan B des prévisions, et qui sera un meeting en Aragon.
Si l’annulation du Kazakhstan a été fâcheux mais n’a fâché personne, ce ne sera pas le cas si la suppression de l’Inde était actée dans les prochaines semaines. Les constructeurs de motos veulent voir la promesse tenue car l’Inde est l’un des plus grands marchés de croissance pour les deux-roues motorisés. « Pour une usine comme Aprilia, un Grand Prix dans ce pays où le marché de la moto est énorme est très important », a ainsi déclaré Massimo Rivola, directeur de course d’Aprilia sur Speedweek.
L’enjeu est donc là, mais le pari reste en cours. L’annonce de la vente des billets n’a rien résolu au fait que malgré la date maintenant assez proche de l’événement, tout n’est pas encore prêt. On rappellera ainsi que la piste de Buddh n’a pas été utilisée pour les compétitions internationales depuis 2013, lorsque la Formule 1 y a couru pour la dernière fois. Or le site a besoin de diverses interventions pour accroître la sécurité en vue d’accueillir le MotoGP, et les autorités locales ont demandé aux entreprises d’accélérer les travaux.
L’homologation Grade A de la FIM du tracé de Buddh en Inde n’est toujours pas actée
Une délégation des responsables du Grand Prix d’Inde est venue au Mugello en juin et a reçu la promesse de Dorna d’un soutien actif de l’événement avec son propre personnel. Mais il n’y a pas que ça. La réputation kafkaïenne de l’administration indienne est toujours d’actualité et elle a su dissoudre les meilleures intentions de la Formule 1 comme du WSBK qui ont juré depuis qu’on ne les y reprendrait plus.
La nutrition est susceptible d’être un autre défi pour les équipes et les pilotes. Il a été conseillé aux teams d’apporter leur propre nourriture d’Europe à New Delhi par mesure de sécurité. Parce que les fonctionnaires de la Dorna et de l’IRTA, qui se sont rendus jusqu’ici en Inde, tombaient régulièrement malades avec des problèmes d’estomac. Et tout ça posera des problèmes douaniers plus opaques dans ce pays qu’ailleurs dans le monde.
« Ce n’est pas facile d’organiser un Grand Prix en Inde », est conscient du PDG de Dorna, Carmelo Ezpeleta. « Mais on nous a également dit que nous ne créerions pas de nouveau tracé en Indonésie. Ce n’était vraiment pas facile, mais une piste attrayante a été créée sur l’île de Lombok ». Alors ? « Le Grand Prix en Inde aura lieu, cela ne fait aucun doute », a souligné le patron de Dorna qui aura donc à en répondre si ce n’est pas le cas.
