Mathématiquement, c’est encore possible, mais on n’y croit plus guère, chez Ducati, à ce titre 2020. Et d’abord parce que son pilote de pointe Andrea Dovizioso est le premier à battre en brèche toute velléité d’optimisme exacerbé. La faute à quoi ? Au nouveau pneu arrière Michelin assure Dovi, que ne digère pas la GP20. Mais chez Ducati, on oriente plutôt la question vers à cause de qui. Et c’est celui qui est sur le départ qui est désigné …
L’occasion était pourtant inespérée. Lors des trois dernières saisons, Andrea Dovizioso a été vice-champion du monde de Marc Marquez. Ce dernier s’est blessé à Jerez, et il est forfait pour l’année. Logiquement, la Ducati rouge frappée du 4 devait monter d’un cran et rafler la mise. Seulement voilà, ce n’est pas le cas. Loin de là.
Alors qu’il reste trois Grands Prix à disputer et, qu’une fois ces derniers consommés, le box rouge Ducati sera totalement revu et corrigé avec l’arrivée de deux nouveaux pilotes, l’heure des comptes se prépare. Et on décèle la tendance. Qui ne penche pas du côté de Michelin pour expliquer l‘échec. Mais plutôt vers le partant…
« Le problème n’est pas la moto mais la confiance, Zarco l’a démontré »
Prenez le cas du pilote d’essai Michele Pirro. Sur GPOne, il indique : « Andrea a certainement eu des difficultés lors des derniers Grands Prix, mais je ne pense pas que le problème soit la moto ». Et il ajoute : « ceci est démontré par Zarco, qui a terminé dans le top 5 avec la Ducati à Teruel. C’est un mélange de choses, à savoir la moto, les pneus et la confiance. S’il en manque un, vous ne vous battez pas dans un championnat comme celle-ci. Regardez par exemple Quartararo. Il a gagné à Barcelone et a ensuite beaucoup souffert dans ces trois dernières courses, même s’il était imprenable en qualifications ».
Le directeur technique Ducati Davide Barana ne pense pas le contraire sur Speedweek : « dans l’ensemble, le nouveau pneu offre une bien meilleure adhérence, mais cela se produit d’une manière très différente de celle du pneu précédent. Peut-être que cela ne va pas très bien avec notre moto. Il semble que cela convienne aux motos dont la force réside dans la vitesse en virage. Mais cela dépend aussi du style de pilotage ».
Et il ajoute : « c’est vrai, c’est Andrea qui a le plus de problèmes avec ça. Avec lui, nous essayons de trouver une solution et une meilleure configuration afin qu’il puisse mieux démontrer ses capacités sur la moto. C’est un processus qui prendra du temps ». Mais le temps est déjà écoulé.
Le pilote test Ducati Pirro termine néanmoins avec une note d’espoir : « Dovizioso sait que ce n’est pas encore fini et je suis d’accord avec lui. Ce n’est pas une situation facile pour lui, mais s’il trouve le bon mélange à Valence, il n’est pas condamné. D’après ce que nous avons vu à ce jour, ce championnat du monde a montré clairement que le pilote fait à nouveau la différence dans le pack moto, pneu et confiance ». Le succès comme l’échec, lui est donc directement imputable…