L’équation est simple et la volonté politique de l’organisateur Dorna forte. Deux constructeurs engagés en MotoGP n’ont pas de team satellite. Et une équipe privée n’est pas liée à une usine. Or Carmelo Ezpeleta veut que ses six constructeurs engagés aient un bras armé. Le trio réunit Suzuki, Aprilia et l’équipe Reale Avintia Racing. Cette dernière n’a pas tout à fait une réputation qui susciterait la confiance des deux noms précités. Le feuilleton chaotique de la pige d’un Rabat blessé est encore dans les mémoires. Mais on veut se racheter une conduite chez les Espagnols pour être au diapason, au plus tard en 2021.
Reale Avintia Racing vise à avoir des motos officielles dans la catégorie MotoGP d’ici deux saisons. Lors de la présentation de l’équipe, qui s’est déroulée pendant ce premier week-end de compétitions au Qatar, l’objectif de ce qui est maintenant la seule équipe privée restante dans la catégorie reine a été exprimé. Un message pour les pilotes 2019 que sont Tito Rabat et Karel Abraham avec la Ducati GP18, Vicente Pérez roulant avec une KTM en Moto3.
L’actuel patron Raúl Romero est l’un des fondateurs d’une équipe qui s’appelait alors BQR (By Queroseno Racing), en 1994. Le début d’un long voyage pour l’équipe qui, en 2001, atterrit en 125cc avant d’attaquer le MotoGP 2012 avec l’expérience CRT qui n’a duré que deux saisons. À la mi-2015, un accord avec Ducati est passé, un saut qualitatif important, même si la structure reste un ton en dessous des autres équipes officielles et satellites.
Alors qu’Avintia gardait son statut de privé, l’écurie voyait Pramac Racing devenir de plus en plus proche de Ducati, Red Bull KTM signer avec Tech 3, Petronas SRT surgir avec Yamaha, LCR Honda poursuivre avec le HRC. Des équipes satellites qui peuvent toutes être considérées comme des équipes « semi-officielles », étant donné le matériel qu’elles reçoivent des structures d’usine. Reale Avintia Racing reste la seule équipe totalement privée, un investissement considérable qui ne serait pas possible sans deux gros sponsors qui apportent environ 12 millions par an.
Le team andorran va donc tenter de franchir ce cap vers le statut de satellite. « Nous voulons être avec une équipe officielle en 2021« , a déclaré Raúl Romero. L’objectif est de parvenir à un accord avec les deux seules équipes n’ayant que deux motos sur la grille, Suzuki et Aprilia. Bien que la maison de Noale ne semble pas particulièrement intéressée, l’équipe de Hamamatsu envisage l’idée. Davide Brivio voudrait aller dans cette direction, convaincu que c’est une opportunité supplémentaire pour le développement du projet GSX-RR.