Yamaha se trouverait dans une situation délicate : le talent de Fabio Quartararo pourrait masquer certains des problèmes que rencontre la M1. Depuis deux saisons, l’équipe de MotoGP se repose principalement sur deux pilotes pour faire progresser la moto, et selon Max Bartolini les compétences d’adaptation de Quartararo compliquerait parfois la tâche du développement…
Max Bartolini, le directeur technique de Yamaha, a ainsi exprimé cette préoccupation lors d’une interview avec Sky via crash.net : « il y a un risque quand on a un pilote talentueux comme Fabio, qui s’adapte rapidement et dissimule les problèmes. »
Quartararo a souvent été capable de tirer le meilleur parti d’une machine qui manque parfois de compétitivité, rendant plus difficile la détection des failles de la M1. Pour compléter les retours de Quartararo, Yamaha compte aussi sur les observations d’Alex Rins : « nous essayons également d’obtenir autant d’informations que possible d’Alex lorsqu’il va bien et d’autres tracés. » Ces deux talents combinés fournissent des perspectives précieuses, mais la nécessité de recourir à des tests supplémentaires est de plus en plus ressentie par l’équipe.
Pour pallier cette situation, Yamaha a renforcé son équipe d’essais en accueillant Andrea Dovizioso, qui remplace provisoirement Cal Crutchlow. Dovizioso est un pilote expérimenté, bien que sa présence à long terme dans le garage Yamaha reste incertaine.
Max Bartolini : « est-ce que Dovizioso va nous aider ? Je ne sais pas »
« Est-ce que Dovizioso va nous aider ? Je ne sais pas, car nous n’avons fait que deux tests, et il faut voir comment la collaboration va se poursuivre », a admis Bartolini. Cependant, son expérience est précieuse, car il possède une connaissance approfondie des caractéristiques générales d’une moto performante.
La saison prochaine, Yamaha bénéficiera d’un nouvel atout majeur : une équipe satellite Pramac équipée de deux M1 supplémentaires, pilotées par des vainqueurs de Grand Prix tels que Jack Miller et Miguel Oliveira. Ces deux pilotes, qui ont roulé pour des marques comme Honda, Ducati, KTM, et Aprilia, apporteront une vision riche et variée des machines de leurs anciens rivaux. « Avoir des pilotes hétérogènes aidera certainement, ensuite ce sera à nous de bien les exploiter avec les caractéristiques de chacun », a expliqué Bartolini.
Avec cette collaboration accrue, Yamaha espère enfin pouvoir affiner ses améliorations et répondre aux attentes de Quartararo et de ses coéquipiers. Sur le long terme, l’introduction d’un moteur V4 en développement devrait permettre à Yamaha de rivaliser avec les autres constructeurs. Bartolini se montre optimiste : « si nous parvenons à mettre tout cela ensemble, nous devrions pouvoir réussir. »