Avec le Sprint, le nouveau format a fait son entrée dans l’histoire des Grands Prix et au vu des résultats constatés, il ne peut faire que débat. Dès la première épreuve du calendrier qui en compte encore 20 après cette entrée en matière au Portugal, les équipes semblent à bout de nerfs, les pilotes épuisés et la grille de départ allégée de quatre pilotes avant le second round en Argentine. Du bord de la piste on a aussi des avis sur la question, et en voilà deux. L’un vient d’un ancien directeur d’écurie et l’autre d’un team manager qui se bat toujours pour que des primes soient attribuées aux pilotes au terme de la compétition du samedi…
Le premier avis mentionné sera celui d’un Davide Brivio qui a été une cheville ouvrière du titre de Suzuki en MotoGP en 2020 avec Joan Mir. Il est à présent un cadre en Formule 1 et il a brillamment exposé durant l’intersaison quel était le problème des Japonais dans une compétition où ils sont désormais loin de leur splendeur passée. Une capacité analyse qu’il met à présent au service de l’appréhension de cette épreuve Sprint.
Sur motorcyclesports, on lit ainsi : « c’est très intéressant, et bien sûr, cela change les règles du jeu ! Je pense qu’il y a beaucoup de points en jeu pour samedi, c’est intéressant à voir. Le sprint peut certainement changer l’issue du championnat. Ce n’est donc pas un autre sport, mais c’est un sport différent maintenant. C’est intéressant de voir une course courte où l’on peut tout jouer sans se soucier de la consommation des pneus ou d’autres choses du genre. Mais disons aussi que le MotoGP était basé sur une course de longue distance, où le pilote peut se récupérer avec une remontée ou des faits de course. Au Sprint, le départ sera très important, il sera difficile de récupérer. C’est tellement important de bien se qualifier, c’est pourquoi c’est un match différent », a-t-il déclaré.
Le MotoGP et le Sprint : « nous avons besoin d’une réévaluation, ou du moins d’une rencontre entre tous les protagonistes de ce « cirque » »
« Le fait qu’un Sprint soit organisé chaque week-end rend la course encore plus attrayante pour le public. Vous ne pouvez même pas dire que vous allez attendre le dimanche, car il est peut-être trop tard, vous avez peut-être déjà perdu trop de points. Bien entendu, le fait que toutes les courses se déroulent comme cela est un défi, donc c’est intéressant à voir ».
Une évaluation que ne partage pas tout à fait un Carlo Pernat dont la question de l’épreuve Sprint est aussi une revendication pour des primes à l’arrivée… « Premier Grand Prix de la saison et premiers problèmes avec ce format » regrette-t-il. « Quatre pilotes du calibre de Pol Espargaró, Enea Bastianini, Miguel Oliveira et Marc Marquez ont déjà été éliminés. À mon avis, nous avons besoin d’une réévaluation, ou du moins d’une rencontre entre tous les protagonistes de ce « cirque » ».
Pernat soutient que le format a été mis en œuvre à la hâte, sans essais sur piste, et qu’il a fini par créer des problèmes : « tout a été fait trop vite, avec trop peu de temps pour le tester avec les motos. Aucun test n’a été effectué sur les circuits, la course Sprint a créé de gros problèmes » termine-t-il.