Aleix Espargaró pensait bien faire en s’envolant très tôt en direction du Qatar, pays où la saison de MotoGP devait être lancée. Partant avec la famille il s’est retrouvé fort dépourvu une fois arrivé à destination et qu’il a repris contact avec le monde. L’officiel Aprilia a découvert que lorsqu’il était au-dessus des nuages, sur la terre ferme on décidait de l’annulation du meeting sur le tracé de Losail. Sa première réaction a été la colère et la déception. Une réaction épidermique qui n’a pas échappé à Carmelo Ezpeleta, patron de Dorna, égratigné par le pilote espagnol, et qui a plus besoin en ce moment de la solidarité de ses troupes que de critiques…
Découvrant à Doha l’annulation du grand Prix du Qatar MotoGP, Aleix Espargaró y est allé de son commentaire acerbe : « ils avaient envoyé il y a 48 heures une déclaration disant que tout était parfait. Chapeau la gestion du GP du Qatar, ça ne pouvait pas être pire ! Chapeau ! » Une évaluation qui n’a pas échappé à Carmelo Ezpeleta, en première ligne pour réorganiser son championnat face aux conséquences du Coronavirus : « Aleix Espargaró ne sait pas ce qui s’est passé, je vais lui parler. Je ne sais pas ce qu’il pense, mais je pense qu’il sait que nous n’aimons pas arrêter de courir. Quand il fait une erreur dans un freinage, je ne le critique jamais. »
Il va donc y avoir explication entre les deux hommes. En frère cadet bienveillant, Pol Espargaró tente de faire baisser la pression : « Aleix n’a pas eu de chance, car cela est sorti juste au moment où il arrivait presque au Qatar, à l’intérieur de l’avion. Il avait prévu des vacances avec sa famille, avant de courir le week-end. Il a découvert la situation à son arrivée et il était évidemment très en colère. »
« C’est assez compliqué. Je pense que même Dorna n’imaginait pas que cela tournait ainsi. Au Qatar, le premier cas de coronavirus a été détecté il y a quelques jours. Ils ne voulaient pas annuler la course ni Dorna ne voulait le faire. Dorna avait parlé avec l’organisation, avec le circuit lui-même, le gouvernement du Qatar, et on leur avait dit qu’il n’y avait pas de problème. Mais après avoir détecté le premier cas de coronavirus au Qatar, ils ont fermé les frontières pour les Italiens et les Japonais, ils ont été contraints d’effectuer cette quarantaine » ajoute Pol.
Ce dernier termine sur Mundodeportivo : « ce n’est pas une question que Dorna a été rapide ou lent, c’est le Qatar qui a changé d’avis du jour au lendemain. Ils ont fermé les frontières avec l’Italie et le Japon et, évidemment, nous avons beaucoup de contacts avec ces nationalités par les ingénieurs et les marques de motos. C’est comme ça, je ne blâmerais pas Dorna. » Le cadet des Espargaró serait-il plus sage que l’aîné ?
