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Honda

Le marché des transferts en MotoGP n’est que rarement en sommeil, mais il est devenu insomniaque dès que le manager Eric Mahé du Champion du Monde Fabio Quartararo a ouvert l’opportunité de négociations en signalant que « tout était ouvert » pour 2023. Depuis, les coulisses en ont oublié jusqu’au prononcé de la trêve hivernale, Honda se joignant aux rumeurs de discussion pour agiter encore un peu plus cette période de réveillons. Alors que 2021 en est à son crépuscule et que l’aube 2022 pointe, faisons le point sur une année 2023 qui prend déjà des airs de grand soir.

Fabio Quartararo a conquis son premier titre mondial qui plus est historique pour un pilote français de main de maître au guidon de la M1 d’une usine Yamaha qui doit maintenant lui rendre la pareille, avec un gros coup de pouce technique. Peu ou prou, c’est la situation devant la table des négociations en vue de 2023 entre l’homme de Nice et l’usine d’Iwata. Les réponses sont attendues pour les tests de Sepang, en Malaisie, début février. Ce qui n’empêche pas les concurrents, alertés par cette situation qui peut engendrer des déceptions propices aux séparations, de réagir…

C’est de Honda qu’est venue cette réaction. La marque aux ailes dorées est à la croisée des chemins avec un Marc Marquez dont la fin de contrat arrive en 2024 et qui ne sort pas d’une série de blessures qui met à mal son corps bientôt trentenaire. Pendant ce temps, la relève pousse et ne pas la prendre en compte serait une erreur stratégique dommageable pour l’avenir. Au HRC, on le sait, à tel point que l’on travaille d’arrache-pied sur une nouvelle RC213V plus docile. On s’interroge aussi sur Pol Espargaró qui, s’il ne démérite pas, ne comble pas de joie les décideurs de Tokyo qui lorgnent donc sur Fabio Quartararo, mais aussi Joan Mir.

De quoi rendre attentif Yamaha et Suzuki. La marque d’Iwata n’a pas vraiment de plan B à celui qui lui a ramené une couronne pilotes qui manquait à l’appel depuis 2015. Elle se remet du divorce houleux avec Maverick Viñales, Andrea Dovizioso doit faire ses preuves à 35 ans et Franco Morbidelli retrouver l’usage de son genou. Le constructeur d’Hamamatsu semble quant à lui moins dans le doute puisque Joan Mir a donné un quitus sur les premières évolutions vues sur la GSX-RR aux tests de Jerez. Alex Rins semble en mesure d’assurer la couverture en cas de retentissante défection et, en interne, on a reconnu ses erreurs d’évaluation, ce qui devrait conduire à l’embauche d’un team manager.

Marché des transferts Yamaha

Marché des transferts : mer calme attendue chez Ducati

Chez KTM, on s’est invité dans le bal des rumeurs en signalant que le choix des pilotes de ses quatre RC16 était également « ouvert » en vue de 2023. Cependant, on s’oriente plus sur des mutations internes que sur des arrivées fracassantes, ces mouvements pouvant aussi prendre la forme d’une promotion fulgurante dans le cas où Pedro Acosta continuerait d’épater. Reste que si Brad Binder semble être inamovible, le cas de Miguel Oliveira est plus flou. Voir le Portugais filer sous un autre auvent ne relève pas de la science-fiction.

De son côté, Aprilia se satisfait d’avoir un pilote de pointe du calibre de Maverick Viñales. Et ce dernier est heureux d’avoir trouvé ce refuge après sa séparation compliquée avec Yamaha, si houleuse d’ailleurs que l’Espagnol ne séduit plus, malgré son réel talent. La communauté d’intérêts est telle que la relation du couple relève du mariage de raison. En revanche, on va devoir réfléchir sur l’après Aleix Espargaró à Noale. Ce dernier a déjà annoncé qu’il ne s’imaginait pas faire encore plus que deux années. Les choix à faire dépendront du niveau de la RS-GP, machine qui reste en progression.

On termine avec Ducati où il n’y a plus grand-chose à dire. Et pour cause : la Desmosedici a atteint un tel niveau en termes de performance en MotoGP qu’elle détermine l’offre et la demande. Le temps où il fallait embaucher à grands frais un champion établi est révolu. En revanche, les mutations internes seront possibles, et notamment entre Jorge Martin et Jack Miller sur le fait de savoir qui aura la combinaison rouge après 2022. Autrement, Pecco Bagnaia a le statut de leader tandis que chez les autres pilotes on se satisferait largement de garder sa place dans sa structure satellite.

Fabio Quartararo

 

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