Claudio Domenicali est un patron heureux. Il est en effet à la tête d’une marque Ducati qui domine à ce stade de la saison les compétitions sur piste, tant en Superbike qu’en MotoGP. Pour la première catégorie, la mainmise du nouveau venu Bautista avec la dernière Panigale V4R est une bonne surprise. Pour la seconde, c’est une grande satisfaction d’arriver en Europe en position de force alors que, ces dernières années, il s’agissait de remonter les punitions infligées par Marc Márquez en Argentine et à Austin. Justement, le directeur général du constructeur de Borgo Panigale aimerait que ses pilotes s’inspirent de ce qui s’est passé au Texas…
Et qui s’y est-il passé ? Un Márquez cravachant en tête avec une Honda menée à la limite qui prend une avance presque définitive sur ses adversaires, avant de chuter. Un scénario que Claudio Domenicali décrypte ainsi : « je suis convaincu que Marc est un pilote extraordinairement talentueux mais qu’il ressent la pression. Ainsi, plus ses adversaires seront en mesure de la lui faire sentir, plus il commettra d’erreurs ».
Pour autant, l’équipier de Jorge Lorenzo reste l’homme à battre : « je pense que Marc, le champion du monde, conserve les faveurs des pronostics. Il a montré ces dernières années qu’il pouvait faire des choses extraordinaires. Mais chaque saison, il repart aussi de zéro ».
Le patron était à Rome pour l’inauguration d’un Ducati Store avec Dovizioso. En plus de ses pronostics sportifs, il a aussi montré sa foi dans le blason rouge et une « italianité » chevillée au corps et dans le cœur : « nous avons une excellente moto et un excellent pilote. Le savoir-faire Ducati se révèle aussi dans son approche du règlement où nous trouvons les solutions techniques qui n’ont jamais été utilisés auparavant et qui permettent d’améliorer les performances des motos. Avoir une moto italienne qui se bat toujours pour le podium et pour la victoire dans toutes les courses, je pense que c’est une bonne chose pour tous les Italiens ».
Il termine en signalant que la réclamation posée après le premier Grand Prix de l’année par quatre de ses concurrents reste toujours à l’esprit… « Le développement technologique est la raison pour laquelle nous participons à des courses, je ne vois vraiment rien qui cloche. En ce qui concerne la plainte, nous avons été amers sur sa forme. C’était contre nos trois pilotes et cela montre que l’esprit ne visait pas à clarifier la réglementation, mais à leur faire subir le plus grand dommage possible en termes de points ».