Claudio Domenicali

Avec cette intervention de Claudio Domenicali, il faut croire que le parcours qui frôle la perfection de Fabio Quartararo dans cette saison MotoGP fait si mal à la concurrence qu’elle impacte jusqu’aux grands décideurs des marques engagées. La dernière intervention du patron de Ducati avant le Grands Prix d’Allemagne, qui marquera exactement la mi-parcours puisque nous en serons au dixième des vingt Grands Prix programmés, exsude déjà une certaine résignation. La marque de Borgo Panigale s’est présentée dans la bataille avec un fort contingent de huit machines promises à des pilotes au talent avéré. Mais le premier d’entre eux est troisième au général à 53 points de cette satanée Yamaha, derrière une Aprilia, et il n’est même pas habillé d’une combinaison rouge. Un tableau qui ne fait pas sourire le patron…

Sur GPOne, on trouve un entretien avec Claudio Domenicali, PDG de Ducati, qui fait le point sur l’état de ses troupes dans cette saison de MotoGP. Avec cinq victoires, des pole positions, des premières lignes sur les grilles de départ à la pelle, il ne peut être trop vindicatif à l’égard des siens qui montrent ainsi un réel niveau de performance. Mais tout ça se réalise en ordre dispersé. Les points sont partagés entre les effectifs alors que chez Yamaha, ils sont concentrés sur un seul homme : Fabio Quartararo. Et lorsque l’on fait les comptes, le résultat est d’autant plus cruel que le Français n’a aucune faute à se reprocher.

Alors Claudio Domenicali est forcément un tantinet agacé : « le classement ne paie pas les efforts que nous avons fournis » a-t-il déclaré. Et il fait déjà un bilan : « nous avons également commis des erreurs d’un point de vue technique au début, la moto n’était pas prête et Bastianini en a profité car il s’est retrouvé avec une moto qui était prête dès le début immédiatement. Les pilotes ont fait d’autres erreurs. Enea est tombé deux fois de suite et c’est tellement difficile de viser le titre quand il y a d’autres pilotes, comme Fabio et Aleix, qui n’ont rien fait de mal jusqu’à présent. Nous avons également eu pas mal de malchance, car dans la dernière course, il est difficile de blâmer Pecco. Mais nous avons marqué zéro point à un moment où il était important de réussir et où Bagnaia était très fort. Il l’aurait certainement joué avec Quartararo ».

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Claudio Domenicali : « les deux prochaines courses ne détermineront pas l’équipier de Bagnaia et la nationalité n’aura pas de poids« 

Le patron de Ducati ne se contente pas de faire l’état des lieux du présent. Il s’implique aussi dans l’échange qui concerne le futur avec l’embauche de celui qui sera l’équipier de Pecco Bagnaia en 2023 et au-delà. Par le passé, avec le cas Jorge Lorenzo, lorsque Claudio Domenicali s’est invité dans ce type de sujet, ça n’avait rien donné de bon… Mais c’est le boss et il dit : « je ne crois pas que l’incertitude actuelle met la pression aux pilotes. Je ne crois pas à ces choses. Ce sont des professionnels et ils sont bons ». Il dévoile ensuite les grandes lignes de ce qu’il veut chez lui : « nous voulons avoir Bastianini et Martin avec nous pour l’avenir, ce sont deux gars qui font partie de nos plans et nous y travaillons ».

« Je ne pense pas que ce soit le moment de faire toutes les évaluations, aussi parce que personne n’a eu l’occasion de s’exprimer pleinement. Jorge a été opéré cette semaine et sa moto n’était pas si prête au départ, laissons-leur un peu de temps. Quoi qu’il en soit, ils auront tous les deux exactement les mêmes chances l’an prochain car ils auront deux motos totalement identiques. D’un point de vue sportif ils partiront de la même façon, d’un point de vue technique pareil ».

Et quand viendra la décision ? « Ce ne sera pas dans les deux prochaines courses, on veut prendre un peu plus de temps, et la nationalité n’aura pas de poids, ce sera une évaluation exclusivement sportive », répond-il.

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