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Alberto Puig

Dire qu’Alberto Puig ne fait pas l’unanimité dans le paddock est un euphémisme et Honda ne peut pas ne pas avoir connaissance que le team manager de son équipe officielle Repsol est un personnage aussi craint que mal aimé. Mais ce n’est pas qu’une question de personne. Ses détracteurs ont aussi des arguments à faire valoir pour démontrer qu’il est un des éléments constitutifs du malheur vécu aujourd’hui par HRC en MotoGP. Parmi ces observateurs avertis, car au plus près du sujet, on note ainsi l’opinion d’un Manolo Burillo, ancien manager de Sito Pons. Il s’est entretenu avec Nico Abad dans son émission  » Esto va solo  » et a évoqué des anecdotes sur Honda et Alberto Puig, relayées par Motosan.

Un échange intéressant, qui n’est pas a priori partial et qui n’exsude pas le règlement de compte, car les opinions sont appuyées par des faits produits… Même si, bien sûr, on pourra toujours ergoter sur leur interprétation. Un exposé dont où l’on note que le thème de la « folie » de celui dont il est question revient souvent. Et ça interpelle.

Cela commence dès les origines avec un Alberto Puig pilote dont la carrière a été stoppée après un grave accident au Mans. Manollo Burillo dit ainsi : « il a toujours été aussi exigeant envers lui-même. Son accident au Mans était dû à sa folie ».

Alberto Puig, Reposl Honda Team

« Alberto Puig met la pression à ses pilotes en leur criant dessus, je sais ce qu’il peut leur dire« 

Si l’on rapporte cette phrase aux événements des Jerez en juillet 2020, qui a été le tournant de la carrière, et de la vie, d’un Marc Marquez qui paye toujours le prix de ces événements du Grand Prix d’Espagne, cela donne ça : « peut-être que la chute de Marc Marquez à Jerez était aussi due à la folie de Puig. Parce qu’Alberto, au moment où Marc revenait et qu’il était troisième, n’ayant plus que Maverick et Quartararo devant lui, était plus d’une demi-longueur penchée hors du mur sur la ligne droite, mettant la pression sur Marquez, agitant brutalement ses bras comme si c’était la dernière course de la vie de Marc ou du Championnat ».

Et on se souvient effectivement de cette scène d’un team manager poussant encore son pilote qui avait déjà fait beaucoup en remontant de la dernière place après un tout droit. Cette troisième position, au vu des circonstances, était une bonne affaire dans une course au titre qui ne faisait que commencer. Le faire comprendre à son champion est a priori le rôle d’un team manager dont la fonction est de voir plus loin que ce qu’il a sous les yeux. Mais il est vrai aussi que l’on est plus malin après. Reste qu’avec ces encouragements, Marc Marquez a poursuivi sa charge jusqu’à la terrible chute et la suite que l’on sait.

L’ancien homme du team Pons signale tout de même que ce qui a été vu à Jerez n’a rien d’une exception concernant Alberto Puig : « Alberto leur met la pression à ses pilotes en leur criant dessus, je sais ce qu’il peut leur dire. Et puis il y a une photo de Marc qui regarde Alberto comme si c’était un diable, comme s’il disait ‘qu’est-ce qui ne va pas chez lui maintenant’ ». Une colère qui serait l’expression d’une frustration personnelle, ce qui la rend plus dangereuse pour les autres : « il estime que le championnat du monde l’a floué, il a toujours dit que le championnat de Crivillé était le sien, c’est peut-être bien de le penser mais ce n’a pas été le cas à cause des circonstances ».

Pour finir sur Alberto Puig, Abad demande à Manolo s’il pense qu’il est un bon manager, voici sa réponse : « la vérité est que non, je ne signerais pas son histoire au HRC. Je ne suis pas du tout d’accord avec le fait qu’il ait licencié Pedrosa, cela n’aurait pas dû se produire. Parce que vous avez un premier pilote qui gagne tout et le second qui reste le deuxième, même s’il ne peut pas le faire, mais il fait de bonnes courses et même des podiums et il est ce qu’il est : il a gagné trois titres avec vous ». Mais pour Alberto Puig, tout serait plus une affaire personnelle qu’un contexte professionnel. Est-ce bien l’homme dont on rappellera qu’il est au plus haute fonction au sein du département compétition du premier constructeur mondial ?

 

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