Par son sérieux, son ambiance et sa gestion comme pour sa régularité, Suzuki a illuminé cette saison MotoGP qui vient de s’achever. L’usine d’Hamamatsu a mis son pilote Joan Mir sur le toit du monde, a manqué le titre des constructeurs de peu mais elle est aussi grande championne du rapport qualité prix. Une véritable leçon donnée à ses adversaires qui devront justifier devant leur conseil d’administration comment ils n’ont pas réussi à faire mieux avec plus de budget et de personnels …
Suzuki n’est pas que Champion du Monde au classement des pilotes. La marque est aussi une démonstration dans l’art d’optimiser les moyens mis à disposition. Une véritable leçon que résume cette phrase de Davide Brivio, le team manager, lorsqu’il évoque le moment où il a appris que seulement 45 personnes devaient constituer un team en MotoGP au vu des restrictions sanitaires : « j’ai souri, parce nous ne sommes que 35. Nous avions donc encore de la marge ».
Une claque, car avec ses 34/40 millions d’euros d’investissement, Suzuki a développé dans le bon sens sa GSX-RR, a mis de jeunes pilotes pleins de talent dessus, pour décrocher, en 2020, deux victoires, onze podiums et, donc, le titre pilotes avec Joan Mir. Une base si solide et saine que l’ensemble s’annonce déjà comme favori pour 2021.
Une consécration l’année des 100 ans de la marque qui a décidément tout pour se réjouir. Même les comptables peuvent sourire. Surtout en comparant avec les 70 à 80 millions d’euros mis par Honda, avec le résultat que l’on sait en l’absence de son champion Marc Marquez. Un forfait qui va durer, puisque l’octuple Champion du Monde vient de subir une troisième opération…
Suzuki est le cinquième budget des six constructeurs en MotoGP
Chez Yamaha, on ne la ramène pas plus avec ses quelques 60 millions dans une aventure qui est toujours plus compliquée chaque année qui passe. Jusqu’à se prendre les pieds dans le tapis au sujet de son moteur où il a fallu, pour résoudre un souci de soupapes, en passer par un « oubli » du règlement qui s’est en revanche souvenu de la marque en la sanctionnant.
Côté Ducati, les fâcheries et autres rancœurs dans le box avec des résultats erratiques et une image à débattre valent dans les 50 millions d’euros. Heureusement, le titre constructeur a été au bout du chemin 2020. De quoi amadouer des décideurs Volkswagen qui ont renoncé récemment à toute implication dans le sport automobile ? Voire. Ducati serait même bientôt sorti du groupe VAG …
KTM, en revanche, peut affirmer que les mêmes 50 millions d’euros ont été utilisés à bon escient. Trois victoires, des podiums, un pilote dans le top 5 du championnat, les progrès de la RC16 ont été patents. Reste que Suzuki a fait plus avec moins en commençant son aventure MotoGP peu ou prou à la même période.
Un moment historique partagé avec Aprilia, qui, en revanche démontre qu’à ne pas investir suffisamment, on n’arrive à rien. Pour la RS-GP, en effet, le puissant groupe Piaggio ne lâche qu’entre 15 et 20 millions d’euros. C’est le budget le moins élevé des six constructeurs recensés, mais en le comparant aux résultats, ce n’est finalement pas donné …
Hear in-depth from the 2020 #MotoGP World Champion! 🎙️
Following the biggest achievement of his life, @JoanMirOfficial is already looking forward to the next challenge! 😎 #M1R pic.twitter.com/eHZYo86RQe
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) December 4, 2020