Autrefois animateur des courses MotoGP, Danilo
Petrucci était tombé dans une spirale négative depuis son
podium en Catalogne l’an passé. Les résultats moyens s’enchaînèrent
jusqu’à ce 11 octobre 2020 et cette magnifique victoire au Grand
Prix de France.
Cette victoire ressemble à une véritable résurrection. En effet, ce
résultat était complètement impronosticable, mais des signes
avant-coureurs laissaient finalement entrevoir une belle
performance.
Le Mans a souvent réussi à l’italien. Bien entendu, impossible
d’oublier son podium de 2019, son premier sur la Ducati officielle.
Mais une année avant, la deuxième place lui tendit les bras après
s’être défait de son compatriote Valentino Rossi.
Ceci fit suite à la chute de Johann Zarco tôt dans
la course, alors parti de la pole position.
Le tracé type « stop and go » correspond au style de
pilotage baroudeur du natif de Terni. Au-delà de cette dimension,
la pluie (et les conditions difficiles en général) lui réussissent
souvent. En 2017, il réussit plusieurs podiums sur le mouillé. On
se rappelle de la joute avec son rival Marc
Márquez à Misano, équipé de disques en carbone. D’ailleurs
il est l’homme qui compléta le podium lors la bataille
Dovizioso/Márquez à Motegi, dans le cadre du Grand
Prix du Japon 2017.
Une fois de plus, les conditions se dégradaient et la pluie ne
cessait de battre le sol japonais. Revenons au Grand Prix de
France, et essayons d’analyser la merveilleuse course du n°9,
futur pilote Tech3.
Parti de la troisième position, cette position lui conférait un
avantage non négligeable. En effet, elle se situe à l’intérieur de
la première courbe, et permet de passer en force dans le virage à
droite de la chicane Dunlop.
Bien que Jack Miller réalise un énorme départ,
cette élancée de Petrucci lui permit de se retrouver
confortablement installé au sein du groupe de tête, bientôt rejoint
par son coéquipier, Andrea Dovizioso, auteur d’un
départ sensationnel.
La Ducati fonctionne fort dans ces conditions piégeuses. Si Miller
paraît en mesure d’attaquer les deux officiels et de prendre le
commandement, personne n’ose vraiment s’attaquer de peur de passer
hors trajectoire et de tout perdre.
Au fur et à mesure de l’avancement de la course, Álex
Rins remonte inexorablement sur le groupe de tête. À cet
instant présent, Danilo est averti par ses ingénieurs de la
remontée de la Suzuki n°42. Immédiatement, il réagit. Le geste
était le bon et lui sauve sa course.
D’ailleurs, situation similaire à peine plus tard. Après l’attaque
suicidaire de Rins et la casse de Miller, il sut enfoncer le clou
afin de se conférer un matelas de secondes confortables. À partir
de ce moment, il n’eut plus qu’à gérer la remontée fulgurante
d’Álex Márquez et s’adjuger la victoire. La course
fut dirigée d’une main de maître et jamais
« Desmodovi » ni Miller n’ont été en
mesure de le contenir et de le devancer sur une longue
distance.
Espérons que la confiance engendrée par l’hymne italien lui donne
assez d’énergie, et lui permette de se battre pour d’autres
victoires. Ceci est de – très – bon augure pour l’année
prochaine, où il devra composer avec une KTM Tech3 parfois
capricieuse.
Photo de couverture : Michelin Motorsport.