En ce vendredi 14 mai 2021, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit Bugatti du Mans à l’issue de la première journée du Grand Prix de France.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe actuellement la 2e place du championnat après avoir dû concéder le leadership à Jerez suite à un problème physique à son avant-bras droit.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais en première partie (vouvoiement).
Avant tout, comment va votre bras ?
Fabio Quartararo : « J’ai une sensation un peu étrange mais je me sens OK. »
Ce matin, cela paraissait assez délicat sur le mouillé mais vous êtes apparu très fort sur le sec cet après-midi…
« Oui, sur le sec c’était vraiment bien mais je pense qu’un des pneus était un désastre total pour tout le monde (sur le mouillé). Normalement, je suis plutôt bon avec celui-là, mais là je ne pouvais pas vraiment atteindre les points de corde. Oui, ce n’est pas facile ici sur le mouillé. Nous avons un bon feeling mais il nous manque de la vitesse et je pense que que j’ai voulu beaucoup trop demander aux pneus par rapport aux autres Yamaha. Nous devrons donc bien vérifier cela mais il nous manque, pas tellement du feeling mais plus de la vitesse. »
Pour nous, c’est une journée particulière à cause de la bagarre entre vous et Zarco. Est-ce également spéciale pour vous ?
« C’est particulier de voir deux Français devant car ce n’est pas comme si nous étions six ou sept pilotes français et qu’il y en ait deux au sommet : Il y en a deux et les deux sont devant ! Je pense donc que c’est une très belle image pour la France ! Nous montrons notre potentiel avec deux motos différentes et je pense que c’est bien de voir deux pilotes français devant. »
Qu’est-ce qui a engendré votre chute ? Uniquement les pneus froids ?
« Oui ! Je pense qu’avant tout que la zone de vitesse limitée est bien trop longue quand nous sortons de la pitlane. Ce n’est pas super et je pense que nous devons la mettre bien plus proche car il est très difficile de faire monter les pneus en température. Mais vous savez, mon rythme a été bon directement après (la chute). J’ai eu un drapeau jaune pendant mon premier tour rapide mais il était bien plus rapide que celui que j’avais fait en 31.8. Donc oui, je suis heureux car en rythme était très bon directement après la chute et je me sens bien sur la moto. »
Étiez-vous anxieux au moment de remonter sur la moto après votre opération aux bras ?
« Je sentais que c’était différent mais je n’étais pas vraiment anxieux. Là où j’ai été un peu plus anxieux, c’était en FP2 car tout le monde était avec des pneus neufs et a attaqué tout de suite car il allait peut-être pleuvoir. Je sais que c’était de bons chronos, mais ce n’était pas du time attack car les pneus (…) et j’ai été assez impressionné de mon chrono. Donc oui, heureux car le bras se comporte bien même s’il est un peu étrange. C’est OK. »
L’année dernière, vous avez dominé lors des essais et la qualification, puis vous avez raté la course. Que devez-vous faire de différent cette année pour être certain que le résultat soit différent ?
« L’année dernière, j’ai raté la course car il pleuvait. J’étais très rapide aux chronos mais ce n’était vraiment pas du plaisir car il s’est mis à pleuvoir avant le départ et notre feeling n’était pas bon. Cette année, je m’attends à ce que ce soit une course entière sur le mouillé ou sur le sec et je pense que nous pouvons nous battre pour une très bonne position si la course sur le sec. »
Aujourd’hui était la première fois où tu roulais sur le mouillé avec la nouvelle moto. As-tu pu déjà voir des différences ?
« Dans des vraies conditions de pluie, je me sens mieux que les conditions que nous avions ce matin où c’était plus du séchant. Ce sont des conditions où je ne me suis jamais vraiment bien senti, mais ce matin le feeling était bon et il manquait juste de la vitesse. Je pense c’était difficile mais on sait ce qu’il faut faire pour demain et en général le feeling est bon avec la nouvelle moto. »
Comment on travaille le feeling sur du séchant ?
« En faisant des tours ! Je pense que c’est seulement comme ça. On n’a pas la possibilité de rouler énormément, donc je pense que la meilleure possibilité de faire des tours., À part ça, on ne peut pas vraiment apprendre et avoir un meilleur feeling sans faire des tours sous la pluie, donc c’est la seule façon. »
Envisages-tu de changer ta façon de t’entraîner pour éviter d’autres problèmes au bras droit ?
« Non, je n’envisage pas de changement d’entraînement. Je pense que je m’entraîne d’une façon qui a pas mal d’avantages sur l’avant-bras, donc je ne compte pas changer mon entraînement. C’est un entraînement qui n’est pas si mal pour les avant-bras et je me sens bien sur la moto, donc je n’envisage pas de changer. »
Qu’entends-tu par des sensations bizarres, concernant ton avant-bras droit ?
« Bizarre, c’est-à-dire qu’on sent que j’ai eu une opération et je ressens les points (de suture), la cicatrice qui tirait un petit peu et un petit peu plus de douleur. Mais aujourd’hui, je n’ai pris aucun médicament et j’ai roulé vraiment, entre guillemets, à jeun, et je pense que c’est un avantage d’être prêt pour la course de dimanche. »
Peux-tu développer le fait qu’il est intéressant d’avoir deux Français au plus haut niveau ?
« Développer, je ne peux pas plus développer que ça. Sincèrement, je pense que c’est cool pour la France de voir deux Français premier et deuxième. Ce sera difficile à faire souvent mais voir deux Français à la fin de la première journée sur le circuit de France, les fans sont satisfaits. »
Dimanche, ton bras sera-t-il bandé ?
« Pour dimanche, mon bras ne sera pas bandé. J’aurais juste une protection sur les deux cicatrices et je pense que je prendrai quelques médicaments contre la douleur. »
On a appris aujourd’hui l’annulation du Grand Prix de Finlande, remplacé par une deuxième course en Autriche. Dans l’optique du championnat, c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
« Sincèrement, j’aurais préféré aller en Finlande, même s’il y fait froid. C’est vrai que l’Autriche c’est un circuit qui n’est pas vraiment favorable pour nous, par rapport à la puissance de notre moto. L’année dernière, on y a eu des problèmes de frein, des problèmes électroniques et c’était, entre guillemets, un désastre. Mais en 2019, on y a fait un podium, donc c’est 50/50. Mais j’aurais quand même préféré faire la Finlande plutôt que deux courses en Autriche. »
Le Grand Prix de France sans les fans français, ça fait quoi ?
« Sincèrement, c’est difficile, mais c’est triste à dire mais on commence à s’y habituer. Ça fait déjà plus d’une saison qu’on ne voit plus les fans. C’était déjà un plaisir de les voir le mercredi mais sincèrement ce n’est pas facile, surtout pour eux : Quand on termine une séance, c’est cool de les voir, et malheureusement on n’a pas pu les voir après cette séance. »
Classement de la FP2 du Grand Prix de France MotoGP au Mans :
Crédit classement : MotoGP.com