Ce n’est pas une situation à laquelle on pouvait s’attendre. Et visiblement, ce n’était pas non plus attendu par le manager de Joe Roberts. Ce dernier, en effet, s’est vu offert une réelle opportunité de grimper en MotoGP pour une Aprilia d’usine, avec un contrat officiel. On ne peut, a priori, rêver mieux. Mais étonnamment, comme Marco Bezzecchi avant lui, le pilote de 23 ans a refusé de signer. A la différence près que si l’Italien a suivi l’avis de son entourage, l’Américain, lui, est allé contre…
Aprilia le voulait, son manager l’encourageait à y aller, et pourtant, Joe Roberts a refusé cette opportunité d’aller en MotoGP. On le sait, dans son discours expliquant cette décision, l’Américain a commenté qu’il voulait d’abord jouer le titre en Moto2 avant de se présenter à la porte du MotoGP, plus fière de sa couronne que de son passeport…
Il faut avoir les épaules pour refuser de monter dans le train MotoGP que Marco Bezzecchi a déjà dit qu’il ne passait qu’une fois. Ce dernier a aussi écarté une proposition Aprilia, mais l’environnement VR46 l’avait conseillé en ce sens. Dans le cas de Joe Roberts, en revanche, le pilote a décidé contre tout son entourage. A commencer par son manager Eitan Butpul qui ne cache pas son regret.
Celui qui est aussi directeur de l’équipe d’American Racing pleure l’occasion manquée : « à mon avis, il a eu une belle opportunité chez Aprilia. Tout était prêt pour la signature, mais à la dernière minute, il a reculé et a décidé de ne pas le faire. Hopkins et moi avons pensé qu’il devrait le faire, c’était une bonne chance pour lui ».
« Aprilia voulait vraiment Joe Roberts, c’est décevant »
Butpul ajoute sur Speedweek : « nous savons qu’il voulait rester en Moto2 et avoir une chance pour le titre. Mais il n’arrive pas tous les jours qu’un pilote qui ne participe au Championnat du Monde que depuis trois ans et qui vient d’entrer dans le top 10 ait la chance de passer dans une équipe d’usine ».
« Aprilia a été très agréable, en termes de contrat, de négociations et de tout cela. Ils voulaient vraiment qu’il vienne vers eux. Pour nous, c’était décevant, nous aurions aimé travailler avec Aprilia », a déclaré franchement le manager. « Nous pensons qu’ils ont une bonne moto, ils ont fait beaucoup de progrès, je pense que ce sera une bonne machine l’année prochaine. Joe a eu la chance de trouver une place dans une équipe solide ».
Roberts, en faisant ce choix, s’est aussi mis la pression d’une réussite obligatoire en 2021… « Je pense que cela pourrait lui créer un peu de pression car il a décidé de rester et de se battre pour le championnat. Tant d’yeux seront sur lui. Mais même s’il avait décidé d’aller en MotoGP, la pression aurait été là », a déclaré Butpul. « En fin de compte, c’est le pilote qui prend la décision, nous ne l’avons poussé dans aucune direction. Nous lui avons simplement donné les options et il a pris la décision. L’avenir montrera si c’était la bonne ».
En essuyant les refus des vétérans Dovizioso et Crutchlow puis des jeunes Bezzecchi et Joe Roberts, Aprilia s’est recroquevillé sur lui-même et se décidera qui, entre ses actuels pilotes tests Smith et Savadori, sera le futur équipier d’Aleix Espargaró en 2021. Un choix tardif, en raison de l’attente du verdict d’un tribunal concernant celui qui était le titulaire, en l’occurrence Andrea Iannone, empêtré et finalement condamné pour une affaire de dopage.