Pol Espargaró explique le nouvel enfer du départ en MotoGP. On l’appelle le « Holeshot device » ou encore contrôle de lancement, et c’est une aide mécanique au départ dont est à présent équipée la moindre des MotoGP. Selon son évolution chez les constructeurs, il agit sur l’avant de la moto ou sur l’arrière, la félicité étant qu’il travaille à la fois sur l’avant et l’arrière. Cependant, il impose au pilote une procédure aussi stricte que complexe dans le contexte tendu d’un départ de Grand Prix. Et ce n’est pas si facile à assumer si l’on écoute l’officiel Honda Pol Espargaró…
C’est Ducati qui a amené le procédé sur la grille de départ, et lorsqu’il est bien maitrisé, il permet non plus de démarrer dès les feux éteints, mais d’être carrément catapulté aux avant-postes. Au Qatar, Jorge Martin a gagné dix places avant le premier virage avec lui et Miguel Oliveira avec sa KTM a fait de même à Doha. Une similitude qui, d’ailleurs, va étonnamment jusqu’au plot de départ et au résultat à l’arrivée. Ainsi, à une semaine d’intervalle et avec deux motos différentes, l’Espagnol et le Portugais se sont élancés quatorzième, pour se retrouver dans le top 5 au premier virage mais finir leur course quinzième…
Cela étant dit, il faut avoir été formé pour optimiser cette opportunité. En arrivant sur la grille de départ après le tour de formation, le pilote doit être concentré pour préparer la moto à son lancement, alors que c’est un des moments les plus tendus de la compétition. Pol Espargaró explique ainsi l’angoisse du moment : « chaque année, il y a plus à faire sur la grille et c’est assez stressant » avoue-t-il. « Holeshot, contrôle de lancement, il faut réfléchir à la façon dont on démarre, où l’on se place avec tous les pilotes autour de vous. C’est difficile ».
Pol Espargaró : « c’est assez compliqué »
Il ajoute sur Motorsport-total : « j’ai besoin d’un processus précis pour cela, dans lequel je roule vers la grille de départ et j’active un bouton après l’autre, mais toujours dans le même ordre. Vous devez imaginer : avant de commencer, je dois activer quatre boutons, chacun faisant quelque chose de différent. Parfois, lorsque vous appuyez sur l’un, l’autre ne fonctionne plus ou vous appuyez sur l’un et en désactivez un autre ».
« Il est donc important d’aller dans l’ordre et d’avoir une approche standard pour que rien ne soit mélangé », souligne le cadet des Espargaró. « C’est assez compliqué. Mais il s’automatisera certainement dans les prochaines courses ». À l’exception de Suzuki et Yamaha, tous les fabricants ont le dispositif Holeshot agissant sur l’avant et l’arrière de la moto.