La situation médicale de Marc Marquez, qui s’est fait opérer pour la troisième fois de son humérus qui ne veut pas guérir, suscite les plus vives inquiétudes. Ces dernières se sont encore exacerbées avec la découverte d’une infection qui oblige l’officiel Honda à prolonger son séjour à l’hôpital. Certains pensent déjà que l’octuple Champion du Monde ne sera plus comme avant, lorsqu’il reviendra. Et encore, s’il revient ! Le Docteur Zasa, de la clinique mobile, préfère quant à lui souffler un vent d’optimisme, tout en ne sous-estimant pas l’épreuve traversée par le prodige de Cervera …
A écouter les commentaires de certains, et même de médecins reconnus, la façon dont a été géré la blessure à l’humérus de Marc Marquez relèverait presque de l’erreur médicale. Au centre des débats, un Docteur Mir et son équipe, que les proches mêmes de Marc Marquez commencent à pointer du doigt. Reste cette situation : l’officiel Honda, qui pensait se remettre en pleine forme en sacrifiant une saison MotoGP, commence à comprendre qu’il va lui falloir aussi la moitié, au mieux, de celle de 2021 pour se refaire une santé et retrouver enfin sa RC213V.
Marc Marquez a en effet subi une troisième opération et le spectre d’une quatrième planerait même en raison d’une infection osseuse déclarée sur le tard. De quoi plomber l’ambiance. Cependant, il y a des voix qui s’élèvent montrant un peu plus d’optimisme. Dont celle du docteur Zasa, de la clinique mobile.
Ce dernier, sur motorionline, voudrait d’abord calmer le jeu sur cette sinistrose qui s’installe autour de Marc Marquez : « arriver au pire des cas sans savoir quelles sont les situations réelles n’est pas correct. Nous avons besoin de bon sens de la part de chacun » commence-t-il en répondant ainsi directement à certains de ses collègues qui ont pris position, en soulevant notamment la perspective d’une quatrième chirurgie.
Zasa : « parler après est toujours facile »
Il ajoute : « parler après est toujours facile. Peut-être aurait-il mieux valu opter pour une approche différente, mais cela ne veut pas dire que celle utilisée est fausse. En orthopédie, il n’y a pas une seule façon d’atteindre le même objectif, peut-être que la différence a été faite par le retour trop précipité. Quel que soit le type d’intervention, il n’aurait pas été possible de se remettre sur les rails immédiatement ».
Sur cette infection qui alarme, le Dr Zasa tempère : « l’infection pourrait justifier les difficultés de guérison. Habituellement, s’il n’y a aucun problème avec l’antibiotique, il guérit. Je ne vois pas cela comme un élément problématique. Heureusement, ils l’ont remarqué et vont maintenant en prendre soin. De nos jours, sauf dans des situations particulières, je ne pense pas que ce soit la chose sérieuse. Le problème est que nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé, nous n’avons été informés que par les communiqués de presse ».
« Je ne peux même pas dire que tout reviendra à la normale dans un mois ou six mois » ajoute le docteur qui développe : « la greffe osseuse doit prendre racine. Une fois l’infection passée, il n’y a aucune raison de penser que cela ne se produira pas. Marc est un jeune garçon, en bonne santé et j’imagine avec une bonne vascularisation, donc je pense que tout se passera normalement. Espérons qu’il reviendra à 100%, mais encore une fois, nous n’avons pas de boule de cristal donc il n’y a pas de certitude, mais il n’y a pas non plus de raison de penser que quelque chose pourrait ne pas fonctionner ».
L’histoire de la tasse cassée
Le Docteur Zasa se livre ensuite à une métaphore intéressante : « cependant, le 100% fonctionnel est différent de l’anatomique. Comme le disent les orthopédistes, si vous laissez tomber une tasse, elle se brise. Nous allons le réparer, mais peu importe comment vous le faites, elle ne peut jamais être à 100%, vous continuerez à l’utiliser comme avant mais les signes resteront. Donc, un orthopédiste ne vous dira jamais qu’il sera de retour à 100%, il y a toujours un avant et un après à la suite d’un traumatisme ».
Et puis il y a le mental … « Mais il n’y a pas seulement le discours fonctionnel, mais aussi celui psychologique du pilote à prendre en compte. Même pour récupérer les réflexes, nécessaires à la conduite d’une MotoGP, cela prendra du temps. Ce ne sera donc pas immédiat. Mais il y a des cas, comme Stoner, qui, après avoir été stationnaire pendant des mois, est remonté sur la moto et a été rapide, peut-être manquait-il d’endurance, mais il avait de la vitesse. Ensuite, il y a aussi des pilotes qui, peut-être jeunes, ont beaucoup chuté, mais en grandissant et en subissant des traumatismes majeurs, ils ont essayé ensuite de prendre moins de risques. Donc Marquez changera de pilotage, mais cela ne veut pas dire qu’il ne gagnera plus, il changera son approche de la course ».
Zasa termine : « s’il y a une bonne vascularisation et une bonne calcification, il reviendra à la façon dont il était avant, mais il est très tôt pour faire valoir ces arguments. Avec le temps, avec une bonne intégration de la greffe, je dirais qu’il n’y aura pas de problèmes ». Au moins, le pire n’est pas certain.