C’est dans le cadre de la conférence de presse de présentation du Grand Prix de France MotoGP que Johann Zarco s’exprimé hier à Paris sur différents sujets.
Organisé dans les locaux de Canal+ à Isssy-les-Moulineaux, ce rendez-vous annuel a permis aux différents intervenants du GP le plus fréquenté, à commencer par l’organisateur Claude Michy mais aussi le président de la FFM Sébastien Poirier ainsi que l’ACO, de faire le point sur l’édition passée et de déflorer légèrement celle à venir qui se tiendra du 10 au 12 mai 2024.
Les deux pilotes français y étaient annoncés, mais seul Johann Zarco était présent, détendu malgré avoir participé à un difficile Grand Prix du Portugal deux jours plus tôt, Fabio Quartararo souffrant d’une blessure au mollet.
« Salut à tous ! Vraiment désolé de ne pas être parmi vous aujourd’hui. Samedi, j’ai eu une blessure au mollet. Aujourd’hui, pendant les test, ça s’est aggravé, donc on doit faire des examens supplémentaires mais on sera en pleine forme pour Austin. Voilà, juste pour vous envoyer ce message, et j’espère que vous allez bien. Au revoir ! »
Plus tard, Claude Michy a apporté quelques précisions sur l’état physique du pilote Yamaha en test la veille à Portimão.
« J‘ai eu Fabio hier soir, il était désolé. En réalité la météo était très moyenne au Portugal hier, il n’est pas tombé mais il a fait un gros highside et il s’est reposé, je crois, sur la moto mais il s’est blessé. Le docteur Mir était là et lui a dit qu’il fallait consulter. Donc il est à Barcelone ou il est dans l’avion tout de suite pour aller à Barcelone. On pense donc à lui et on lui souhaite un un bon rétablissement. »
En conséquence, Johann Zarco était le seul pilote MotoGP en activité présent. Parrain de la vitesse française, son activité ne se limite à piloter sa machine lors des GP, et son action auprès des jeunes espoirs a été soulignée à cette occasion par Sébastien Poirier.
« Le 3e point que je voulais évoquer, c’est le travail que mène avec nous Johann. Vous savez qu’on nous dit souvent “aujourd’hui on a 2 pilotes français en MotoGP”, sous-entendu on n’a que 2 pilotes Français en MotoGP. Mais c’est déjà très bien d’avoir 2 magnifiques champions qui portent l’image de la moto. Et nous travaillons avec Johann, puisqu’il est le parrain de notre Génération Vitesse pour faire en sorte qu’il y ait d’autres Johann dans les prochaines années. Ca s’inscrit dans le temps long et évidemment qu‘on a la chance et qu’on doit en profiter de ces champions. Il n’y a jamais eu autant de jeunes pilotes français à rouler en European Talent Cup, en JuniorGP. Donc moi j’ai bon espoir que d’ici une ou 2 saisons on puisse avoir d’autres Français sur les grilles de Moto 3 et Moto2. En tout cas c’est le travail que nous menons et je vous demande un un peu de patience, parce que évidemment on est tous impatients d’avoir plus de Français dans ces catégories, mais profitons du plaisir que nous avons à à suivre nos deux magnifiques champions, du travail qu’ils mènent et de l’image de la moto qui est vraiment portée par eux. Donc merci, merci à Johann pour l’investissement bénévole, parce que il est fondamental pour nous. Et puis merci évidemment à Claude pour le travail que tu mènes pour valoriser à travers ton Grand Prix cette magnifique discipline qu‘est le sport moto. »
Mais malgré le gros travail fait depuis plusieurs années par la fédération pour faciliter l’accès à la vitesse moto, disposer d’un circuit pour s’entraîner n’est pas forcément toujours facile, même pour Johann Zarco, comme l’a illustré le pilote MotoGP en faisant le point de la situation actuelle.
« Le fait déjà qu’il y ait la Red Bull MotoGP Rookies Cup sur ce Grand Prix (de France), déjà ça fait un Grand Prix supplémentaire, enfin une course supplémentaire pour eux. Et à une époque, il y avait des jeunes qui roulaient sur le Show. J’ai le souvenir d’avoir vraiment assisté avec eux, avec l’école qu‘il y avait à l’époque, et ils étaient sous pression, comme si c’était vraiment un Grand Prix de France, même pour eux, et c’était c’était bon à voir.
Et là c’est vrai qu‘il n’y a que Fabio et moi, il n’y a plus personne, mais il y a beaucoup de petits qui sont en train de venir. Du coup, je pense qu‘on peut en trouver des bons parce que plus on est nombreux, plus on a la chance d’en avoir au moins un. Il y en a qui les encadrent plutôt bien. Du coup, content de ça. Si je peux aider, je suis là. Après, le plus dur c’est d’avoir du temps et je me rends compte qu’une fois que j’y suis, j’y mets beaucoup d’énergie et j’aime bien. Du coup, on aimerait répéter ça, mais pour l’instant je ne peux pas. Mais clairement, en fait c’est une manière de vraiment les cadrer. Je ne le cache pa, on est obligé de partir à l’étranger quand même. On peut les former un peu en France, mais pour les compétitions et entraînement, on est presque obligé de partir à l’étranger, parce que les accès aux circuit en France sont trop compliqués, que ça soit grands ou petits circuits. Pour mon simple exemple, là en plus la météo n’est pas bonne mais je pars m’entraîner normalement demain après-midi en Supermotard. Et ça a été une galère d’avoir la piste.
Finalement, ils n’ont pas compris, ils avaient bloqué la piste pour le matin alors que moi je ne suis dispo que l’après-midi. Du coup on ne peut pas venir l’après -midi. Enfin voilà, un pilote MotoGP qui demande une piste de karting à Lyon, homologuée, pour venir s’entraîner. Les mecs ne sont même pas capables d’ouvrir la piste, et ça s’est malheureux parce que pour les petits c’est un peu galère, quand on se dit qu’on ne peut même pas recevoir le pilote MotoGP, alors qu’est ce que ça va être pour les petits ? C’est pour ça qu’on les emmène à l’étranger, c’est le petit Bémol sur lequel la Fédé est en train de bosser pour réussir à avoir davantage de circuits ouverts.”
Bien consciente de ce problème hérité du passé, la FFM a entrepris depuis plusieurs années de développer au maximum l’accès aux circuits, avec aujourd’hui plus de 70 circuits homologués.
Evidemment ,ce n’est pas la seule thématique qui a été abordée par Johann Zarco, comme nous le verrons demain…
