Si l’on veut avoir une vie commune dans le monde d’après, il faut en passer par là. Ou s’éteindre à petit feu dans un confinement d’abord anesthésiant, puis euthanasiant. Ce n’est pas de gaieté de cœur que le promoteur Dorna avec, à sa tête, son Président Carmelo Ezpeleta, vont s’imposer des Grands Prix à huis-clos avec au milieu un paddock aux airs de camps retranché. Mais il en est ainsi aujourd’hui : il faut un protocole sanitaire strict comme sésame à toute organisation. Celui qui en a la charge en MotoGP, le docteur Angel Charte, nous en parle…
Les dernières nouvelles données par le gouvernement espagnol sont un bonheur qui permettent d’envisager avec plus de sérénité une ouverture de la saison MotoGP le 19 juillet à Jerez. Cela étant, il faut désormais un protocole médical pour avoir droit de cité sur un territoire. Angel Charte, directeur médical du championnat et l’un des responsables de la planification de l’intervention, le finalise et explique ses tenants et aboutissants : « le protocole est toujours en cours de définition entre Dorna, la FIM, les constructeurs, les équipes et les circuits » commence-t-il.
« Ce sera très strict, car dans une situation comme celle-ci, nous ne pouvons pas prendre le moindre risque. Nous avons établi des règles qui doivent être scrupuleusement suivies par tous ceux qui voyagent. Ceux qui les briseront seront sévèrement punis. Je suis désolé parce que la plupart d’entre eux sortent du confinement, mais l’environnement que vous trouverez dans le paddock, en particulier lors des premiers événements, pourrait être encore plus restrictif. Essentiellement parce que nous irons dans des pays qui, espérons-le, sont à des stades plus avancés de décontamination. »
Des règles strictes à respecter sous peine de sanction
« L’idée est que chaque matin, nous recevions de chaque personne des paramètres cliniques qui nous aideront à identifier d’éventuels positifs au Covid-19 » explique le médecin espagnol qui a ensuite précisé : « tout sera très sectoriel, il devrait donc être très facile pour nous de suivre la piste en cas de positif. Les mouvements de foules seront beaucoup plus limités que d’habitude. »
« De plus, il existe également un protocole spécifique pour les commissaires et les médecins. Nous aurons une zone d’analyse Covid-19, où nous analyserons les cas que nous soupçonnons. Dès qu’il y aura un résultat positif, nous l’isolerons et prendrons les mesures appropriées. Maintenant, nous connaissons très bien cette maladie car elle présente également des symptômes très clairs. »
Un dispositif qui doit permettre un traçage quotidien de chaque individu dans un milieu fermé. Il y aura des procédures obligatoires et chronophages qui impacteront l’emploi du temps de chacun. Mais c’est le monde de maintenant, enfanté par le coronavirus…