Pour comprendre la somme de travail que Ducati a dû abattre pour en arriver à la domination que la marque exerce actuellement en MotoGP, il faut se souvenir d’où les gens de Borgo Panigale sont partis. C’était avant l’arrivée de Gigi Dall’Igna qui a assemblé et optimisé les choses, mais c’était l’époque de Valentino Rossi. Une arrivée qui avait provoqué une grande ferveur en Italie. Le Doctor avait remporté la couronne avec Honda avant de partir, e s’installer chez Yamaha et de faire de même. Alors après avoir quitté la M1 pour Ducati, le plan devait se renouveler et d’autant plus qu’un certain Casey Stoner avait montré qu’il était possible d’être Champion du Monde avec. On connait la suite…
Certes, mais comment cette époque marquée par l’échec du Doctor a-t-elle été vécue de l’intérieur par le clan de Tavullia ? On l’apprend ainsi dans documentaire MotoGP Stories : The Resurrection of Ducati… Lorsque Valentino Rossi a signé pour Ducati, cela a été une grande émotion en Italie : « la motivation de Vale était immense, il voulait montrer qu’il pouvait gagner sur une moto autre que Yamaha et encore plus sur une Ducati, une moto italienne », a révélé son ami et assistant personnel, « Uccio » Salucci.
Et puis il y a eu les premiers tours de roues sur la moto rouge… « Lorsque Valentino a testé la moto pour la première fois, il a immédiatement déclaré qu’elle n’était pas facile à piloter. C’était une moto magnifique mais étrange. Le moteur faisait tout le travail, la moto était comme un bloc de fer, il n’avait aucune sensation sur la moto ».
« Dès qu’il est monté sur la Ducati, Valentino Rossi s’est rendu compte que ce n’était pas ce à quoi il s’attendait«
Un autre proche nous vient du collaborateur de Valentino Rossi au fil des années, Matteo Flamigni, ingénieur informatique pour Il Dottore, qui reconnait les difficultés du nonuple titré sur la machine italienne : « dès qu’il est monté sur la moto, il s’est rendu compte que ce n’était pas ce à quoi il s’attendait, elle était plus compliquée à piloter. Pour ce que son style de pilotage exigeait, la moto avait trop de problèmes à résoudre. La moto ne tournait pas, elle était trop puissante, elle soulevait trop la roue avant et c’était une moto difficile à contrôler, y compris dans les lignes droites ».
On rappellera que Rossi est resté chez Ducati pendant deux ans, de 2011 à 2012. Trois podiums, dont deux deuxièmes places, ont été ses meilleurs résultats avec la Ducati, dont deux meilleurs tours. Loin du parcours de Casey Stoner au sein de la même marque.