Pecco Bagnaia s’est ajouté à la liste des pilotes MotoGP qui s’inquiètent pour leur sécurité en piste en partant de la grille de départ avec un pneu avant gonflé à 1,9 bar. Une voix qui port puisqu’il s’agit de celle du Champion du Monde en titre. Elle en rejoint d’autres qui font florès, et très majoritairement pour le moment dans le clan Ducati… Une situation qu’il faudra résoudre et qui n’apparait au grand jour que depuis qu’un capteur de pression unique de l’enseigne française LDL a été validé. Ce qui veut donc aussi dire qu’avant, ces 1,9 bar n’étaient validés que pour mémoire dans les teams…
En ce sens, la révélation l’an passé de Mat Oxley, journaliste pour Motorsportmagazine.com, qui avait fait grand bruit, tout en stigmatisant quelque peu le porteur de la nouvelle, était en tout point jute. On rappellera exhaustivement les faits : Michelin veut une pression minimale pour son pneu avant de 1,9 bar au départ du Grand Prix pour garantir l’usure normale de son produit, mais dans le peloton compact d’un MotoGP d’aujourd’hui marqué par les turbulences aérodynamiques, ce pneu avant monte très vite en pression. Jusqu’à 2,2 voire 2,3 bar dans certains cas, ce qui dégrade la surface au sol et augmente donc le risque de chute. Du coup, les équipes font partir leurs pilotes avec une pression plus basse que ces 1,9 bar…
Maintenant qu’un capteur de pression unique existe, personne ne peut plus se cacher derrière ses propres mesures aléatoires. A Sepang, les pilotes ont donc roulé avec la pression demandée par Michelin. Et leur retour se veut alarmant. Pecco Bagnaia a ainsi rejoint Alex Marquez, Luca Marini ou encore Marco Bezzecchi mais aussi Brad Binder (chercher l’intrus…) sur la crainte d’une augmentation des risques : « nous avons roulé lors de chaque session avec une pression d’air élevée dans les pneus avant. La valeur minimale n’est pas encore tout à fait définie. Mais cela pourrait devenir un problème – pas seulement pour nous, mais pour tout le monde » commente l’officiel Ducati.
Pecco Bagnaia : « ce n’est pas aussi sûr qu’avec une pression de pneu inférieure«
Il explique : « si vous suivez quelqu’un, c’est plus dangereux parce que la pression des pneus devient trop élevée. Tant que j’étais seul et que la pression des pneus était élevée, je me sentais plutôt bien. Bien sûr, ce n’est pas aussi sûr qu’avec une pression de pneu inférieure, mais si la valeur minimale est définie de cette façon, nous devons nous y préparer ».
L’Italien reconnait donc qu’il n’a quasiment jamais respecté les 1,9 bar durant l’année de son titre. Mais comme aucune réclamation n’était réglementairement possible… Ce que le capteur de pression unique aimerait changer. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres…
Le pilote d’usine Ducati a tout de même la prudence de signaler qu’il ne savait pas exactement quelle était la pression de ses pneus… « Je n’ai pas tous les chiffres, les mécaniciens les ont. Tout ce que je sais, c’est que j’avais plus de 2 bar à chaque session. C’était important de tester ». Et il termine : « mais une chose est sûre : si je commence une course avec la pression des pneus et qu’ensuite je suis derrière un autre pilote, ce sera un problème. Peut-être que lors du prochain test, j’essaierai de suivre quelqu’un pour avoir une idée ». Selon Speedweek, le chef de projet Michelin Piero Taramasso étudierait une nouvelle limite de pression des pneus pour l’avant de 1,88 bar pour 2023.