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Cinq à un ! Pas fanny mais pas loin.

C’est le score Dovizioso – Márquez après l’Autriche. Sur six duels, Márquez n’a gagné qu’une fois et son image de guerrier invincible en prend un coup. Et l’iconoclaste invétéré que je suis (ou adorateur forcené dans d’autres occasions…) ne déteste pas dessouder les idoles…

Alors, dès le départ de ce très beau GP d’Autriche (pour tout un tas de raisons historico-génétiques, j’ai du mal à associer les mots « beau » et « Autriche » tant pis je me force) j’ai vu Márquez rater son holeshot, se faire niquer son départ et mon vieil instinct de mélomane des sports mécaniques m’a fait penser à une fausse note.

Plus grave qu’une fausse note, une note déréglée.

Márquez ne pouvait pas, ne pouvait plus faire du Márquez… Officiellement, le pilote nous dit qu’il s’est gouré de pneu arrière, j’imagine pourtant que l’ingé de Michelin attaché à son stand ne doit pas être une tanche. Márquez a beaucoup roulé en essais avec ce soft et il y avait donc des datas, même si les températures n’étaient pas comparables, dans un ordinateur aussi pointu que ce que l’on trouve sur les circuits, il doit y avoir le logiciel qui sait, plus l’expérience, plus l’analyse des pneus usés etc…

Dont acte c’est un pneu… Mais pas dès le holeshot ! On y voit deux tigres mâles débuter une sorte de lutte de domination-soumission  où, d’entrée, Dovizioso est menacé et met un direct… Quand on joue au rugby, on sent ça en début de match, si l’on plante tout de suite, en face, même si ce sont des costauds, ça va douter.

Le dépassement de Quartararo (auquel il devait manquer environ 200 chevaux !) est une parenthèse, mais qui dure plusieurs tours ! Ce qui me permet d’adouber Fabio au chapitre de mes grandes émotions, je ne sais pas ce qu’il aurait fait avec une vraie moto d’usine, mais j’ai vu ce qu’il a fait sans… Belle parenthèse… Entre parenthèses…

Donc, une fois passé l’oisillon malicieux et surdoué, les grands fauves peuvent enfin régler leurs problèmes d’ego, de légende, de millions claqués par leurs usines respectives, et de façon non accessoire de leur contentieux personnel, chiffrable…

Márquez le terrible devient alors le colosse aux pieds d’argile, est ce la raison pour laquelle j’ai cru voir, dès le départ, qu’il allait en baver des ronds de chapeau ?

Je sais c’est facile après de dire qu’on avait vu ou pressenti, quand même, j’ai vu un Dovizioso dominateur partout et surtout un Márquez en défense, où était le gamin intouchable dont la légende se construit à pas de géant ? Battu depuis le début…

Bon, j’ai dit chiffrable. Márquez touche une fois, (expression de bretteur, merci d’Artagnan et Cyrano de Bergerac) en Thaïlande en 2018. Dovizioso en est à cinq touches : en Autriche en 2017 et rebelote ce dernier week-end, au Japon (un « Atemi » donc plutôt qu’une touche)  toujours en 2017, au Qatar en 2018 et encore au Qatar au début de la saison 2019…

Bref, côté duels, c’est la Bérézina côté Márquez. Ensuite, on peut tout comparer, la carrière, les titres, la légende, les pole positions, les victoires, les meilleurs tours en course, les podiums, Dovizioso est battu partout.

Mais en combat singulier, celui des chevaliers (et aussi des étudiants autrichiens, au sabre, dit le « Mensur »), Márquez est fanny… Ou presque.

PS 1… Pour ceux qui n’ont jamais séché un cours, « fanny » est une expression utilisée dans les sports à score fermé, on gagne quand on arrive à tel nombre de points (baby-foot, pétanque, volley-ball, ping-pong). Il peut arriver que l’adversaire gagne alors que l’on a marqué zéro point, on est alors fanny…

 

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