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Une fois le divorce brutal consommé entre KTM et le pilote français, les forces patriotiques se sont mises en action pour sauver le soldat Zarco…

D’un côté, Claude Michy, le promoteur de Grand Prix de France, forcément très concerné la présence d’un deuxième pilote hexagonal sur la grille de départ MotoGP, a usé de tout son carnet d’adresse, Carmelo Ezpeleta y compris, pour assurer une place chez Honda au Français en cas d’arrêt prématuré de Jorge Lorenzo ou Cal Crutchlow.

De l’autre, le très passionné Eric de Seynes, Président de Yamaha Motor Europe et Executive Officer de Yamaha Motor Corporation (Japon), a pris son bâton de  maréchal pour convaincre Lin Jarvis, le big boss du MotoGP pour la firme aux diapasons, d’accorder une place de pilote d’essais à notre double champion du monde Moto2.

Et les deux hommes ont bien œuvré, puisque aucune porte ne s’est définitivement refermé devant cette double offensive tricolore, ni du côté d’Alberto Puig, ni de celui de Lin Jarvis qui devrait faire une proposition d’ici deux semaines.

Pour autant, le soldat Zarco n’est pas sauvé, car chaque solution présentée ci-dessus présente des points faibles. Voire très faibles, contrairement à certains titres proclamant déjà un accord presque acquis…

Chez Honda, Repsol ou LCR, Johann Zarco remplacerait un titulaire en partance prématurée. Mais encore faut-il que ce soit le cas, et, à ce jour, rien ne permet de le supposer ! Jorge Lorenzo, certes pas à son meilleur niveau, lâcherait l’affaire avant l’heure ? Ce n’est guère en accord avec la désormais célèbre maxime inscrite à l’arrière de son casque : « I’m not a great rider, I’m a champion ». Une place semble lui tendre les bras chez Ducati en 2021 et une rupture de contrat avec probablement une année sabbatique à la clef ne serait pas du meilleur effet sur son curriculum vitae… Sans parler de l’aspect financier.
Côté pilote, s’attaquer à la Honda V4 serait s’attaquer à une moto qui possède bien des points similaires à la KTM, une machine dont on ne tire la quintessence qu’en la malmenant, alors que Johann Zarco possède un style de pilotage très proche de celui d’un certain Jorge Lorenzo, le tout en comparaison avec le prodige de la dernière décennie, Marc Márquez.
Avouez que comme plan de bataille, on a déjà fait mieux au niveau de la facilité…

Chez Yamaha, au moins, on sait où on va. Johann Zarco a brillé au guidon de la M1 et serait plus que probablement un excellent pilote d’essais pour valider des solutions pour les quatre machines d’usine qui seront alignées l’année prochaine. Sauf que le numéro 5 a été très clair : pilote d’essais, oui, mais seulement pour rebondir en MotoGP en 2021 !  Là, le bât blesse, car il n’existe aucune ouverture à ce sujet chez Yamaha. Mêmes les wildcards souhaitées par le français ne semblent pas pour le moment à l’ordre du jour pour Lin Jarvis. Compliqué, donc, à moins de garder le rythme sur une M1 en 2020 puis de changer de marque en 2021…

Mais il existe une autre voie, jusqu’ici peu évoquée, et pourtant bien plus logique : Suzuki.
En Aragón, Johann Zarco a pu s’entretenir avec Davide Brivio. Canal+ s’en est fait l’écho et, ça tombait bien, Sylvain Guintoli était dans son rôle de consultant pour la chaîne cryptée le week-end dernier. Interrogé sur le sujet, le pilote d’essais Suzuki n’a évidemment rien révélé, si ce n’est que, oui, on travaillait sur le sujet.
A première vue, Johann Zarco a peu à faire avec Suzuki, la firme d’Hamamatsu lui ayant déjà préféré Álex Rins après des tests pourtant prometteurs. Et Sylvain Guintoli, enchanté de son rôle de développeur de la GSX-RR, n’entend pas arrêter cette facette de son activité professionnelle. Alors ?

Alors, il faut savoir que Davide Brivio fait le forcing pour avoir un team satellite en 2021. Ce n’est certes pas nouveau, mais cette fois les chances d’aboutir semblent réelles malgré la prudence maintes fois constatée de la direction japonaise. Du moins les Italiens en sont convaincus : la GSX-RR a beaucoup progressé cette année et il est temps de jouer dans la cour des grands, c’est à dire lutter pour le titre mondial, avec la structure nécessaire d’une équipe satellite pour peaufiner le développement.

On en serait même à discuter avec un team privé, en l’occurrence Gresini, ce qui permettrait par ailleurs à Aprilia de s’aligner en tant que « vraie » usine.

Avec cet éclairage, la solution Suzuki se présente alors comme éminemment logique : une année de pilote d’essais (conjointement à Sylvain Guintoli) avec des wildcards, puis une GSX-RR satellite qui fait partie des motos victorieuses cette année, et qui, de plus, grâce à son 4 cylindres en ligne, permet une grande vitesse de passage en virage et s’accorderait parfaitement à un style coulé comme celui de Johann Zarco ! Tous les protagonistes le savent et la boucle est bouclée.

L’avenir nous dira si nous ne sommes que des rêveurs (un peu informés tout de même)  mais, non, le soldat Zarco ne semble pas encore perdu, même si dans ce genre de négociations tout peut être remis en cause à chaque instant jusqu’à la solution finale ! L’avenir de Johann Zarco se décide peut-être indirectement à Hamamatsu, actuellement…

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