Corrado Cecchinelli a beau être l’ancien directeur technique du MotoGP, il n’en demeure pas moins au fait de l‘actualité de la catégorie dans un domaine que Ducati a totalement chamboulé pour en faire sa règle du jeu gagnante : l’aérodynamique. Il est donc aussi dans les secrets des discussions sur le nouveau règlement qui arrivera en 2027, attendu pour redistribuer les cartes. Cependant, on ne reviendra pas au statu quo ante Gigi Dall’Igna. Entendez par là que si l’aérodynamique sera certes contenu, il restera un élément essentiel dans la performance de la moto …
Et pour bien comprendre ce que cet aérodynamique a révolutionné dans la compétition, il faut se référer à la dernière évaluation faite par Stefan Bradl, pilote test Honda : « l’aérodynamique, en général, a un effet incroyable. C’est comme filtrer la sensation que le pilote a des pneus et de l’asphalte. Cela change la sensation de ce que vous ressentez avec vos mains sur le guidon ou même sur votre selle. L’effet est clairement perceptible, surtout dans les virages rapides. Nous parlons d’une certaine zone sur le carénage. A 150 km/h, cela a un énorme effet. De nos jours, l’aérodynamique est importante pour tout : plus de vitesse de pointe, de meilleurs virages, moins de wheelies ».
Un préliminaire édifiant à cette évidence que l’ingénieur Corrado Cecchinelli confirme dans des propos relevés sur moto.it et où il souligne l’importance de contenir cet aspect plutôt que de l’éradiquer. Un abord de cette réalité qui révèle aussi que l’on cherchera à introduire des règles en pensant avant tout à la sécurité. L’aérodynamique « active » sera interdite, ce qui inclut l’utilisation d’éléments « mobiles » et « déformables ». Des limites dimensionnelles seront également définies pour éviter des effets excessifs.
Corrado Cecchinelli : « c’est aussi fascinant que compliqué : ce n’est pas facile de cadrer le problème d’un point de vue réglementaire »
Corrado Cecchinelli explique aussi les effets de l’aérodynamisme sur le pilotage, les pneus, les performances générales, et ce qui peut être ajusté pendant la saison. Il offre ainsi une synthèse entre les points positifs et négatifs de l’aérodynamique : « c’est aussi fascinant que compliqué : ce n’est pas facile de cadrer le problème d’un point de vue réglementaire. Nous essayons d’introduire des concepts et des règles, en pensant avant tout à la sécurité ».
Il ajoute : « nous essayons d’éviter l’aérodynamique « active », en interdisant l’utilisation d’éléments « mobiles » et « déformables ». Nous donnons quelques limites dimensionnelles ». Et il conclut : « il y a de bonnes raisons de limiter l’effet aérodynamique et la tâche de l’organisateur est que l’élément fondamental pour réussir est la compétence et non la disponibilité économique ».
