Le retrait de Suzuki du Championnat du Monde MotoGP reste une énigme, même après plusieurs années. Avec du recul, il est clair que la marque japonaise s’est retirée avec une certaine élégance, marquée non seulement par la victoire d’Alex Rins lors du dernier Grand Prix de Valence, mais aussi par les prouesses de la GSX-RR sur la piste. Avant de quitter la scène, Suzuki avait transformé sa moto en l’une des plus redoutables de la grille, rivalisant même avec les Ducati, pourtant connues pour leur domination. Le tout avec un moteur quatre cylindres en ligne …
Ducati est souvent considérée comme la moto la plus compétitive du MotoGP, et ce, depuis plusieurs années. Avec une supériorité technique indéniable, elle laisse peu de place à ses concurrents comme Aprilia et KTM. Pourtant, dans ses derniers mois en MotoGP, Suzuki avait réussi à faire de la GSX-RR une machine qui pouvait rivaliser avec la Ducati, en particulier sur les lignes droites. La moto japonaise était devenue un véritable missile, capable de dépasser les Ducati à plus de 350 km/h.
La clé de ce succès résidait en partie dans une innovation aérodynamique intelligente. Alors que Ducati commençait à montrer sa domination, la GSX-RR de Suzuki exploitait un design aérodynamique avancé qui maximisait la vitesse et la stabilité. Si Suzuki avait continué en MotoGP, on peut se demander jusqu’où cette bataille technologique aurait pu aller.
Le cœur de la supériorité de la GSX-RR résidait dans une technologie aérodynamique avancée, presque comparable aux développements de la Formule 1. En effet, le succès de Suzuki reposait sur un brevet aérodynamique complexe qui, bien que difficile à voir sur les photos, jouait un rôle crucial dans les performances de la moto.
La Suzuki a emporté ses secrets dans sa tombe, ou presque …
Le brevet, déposé en 2023 juste après l’arrêt de leur participation en MotoGP, décrit des spoilers avec des fentes qui canalisent l’air pour réduire la résistance et augmenter la force d’appui lorsque nécessaire. Ce concept n’est pas nouveau ; il rappelle des innovations comme le « conduit F » de McLaren en 2010 en Formule 1.
Selon Cycle World, le système de Suzuki exploitait l’aérodynamique pour maintenir l’appui lors des accélérations, du freinage et des virages, tout en réduisant la traînée à haute vitesse. En essence, il permettait à la moto de bénéficier des avantages de la force d’appui sans les inconvénients de la résistance à l’air, créant ainsi une moto rapide et stable.
Malgré la retraite de Suzuki, le potentiel de la GSX-RR reste un sujet de spéculation. En quittant le MotoGP, Suzuki a non seulement détruit toutes ses motos, mais a également laissé derrière elle un mystère technologique. Les innovations brevetées par Suzuki suggèrent que la marque avait encore beaucoup à offrir en termes de performance et de compétitivité. Des concepts tels que des systèmes activés par valve pour ajuster les conduits d’air en fonction des besoins pourraient avoir révolutionné la dynamique des motos.
Ces innovations étaient sans doute gardées secrètes par Suzuki pour éviter le vol de leurs idées, laissant la porte ouverte à un éventuel retour en MotoGP. Peut-être que Suzuki reviendra un jour, armée de technologies encore plus avancées, prête à défier à nouveau les géants de la grille.
En attendant, le mystère et le talent innovant de Suzuki continueront de fasciner les observateurs du MotoGP, tout en rappelant l’importance de l’ingéniosité et de la vision à long terme dans le monde des courses de moto. Une perspective et un potentiel qui auraient poussé BMW à dépenser beaucoup d’argent pour avoir les données de cette GSX-RR …
