Au cœur du paddock depuis des années, le directeur sportif de LCR Honda est revenu, comme après chaque Grand Prix, sur les principaux thèmes du week-end pour Motociclismo.
Le Grand Prix de Valence a été agité et il est difficile d’aborder tous les sujets. Néanmoins, le principal a été les averses discontinues qui se sont abattues sur le circuit. Óscar Haro, le directeur sportif de LCR Honda, a souhaité rendre hommage au malheureux public qui a lutté durant trois jours contre la pluie : « Nous avons le meilleur public du monde. Je ne dis pas cela car nous étions en Espagne, au contraire, on entendait parler toutes les langues : allemand, anglais, italien… Des gens viennent de partout dans le monde pour assister à la dernière course de l’année. Il n’a pas cessé de pleuvoir et c’était dingue. Je suis sorti voir les départs de Moto3 et Moto2 et les tribunes étaient transformées en cascades. Les gens étaient là avec leurs parapluies et leurs imperméables. C’était hallucinant. Tout était dur : les embouteillages, la pluie, le froid… Alors chapeau ! Avec les pilotes, ce sont les héros du week-end. »
Un autre évènement important a été le premier podium de KTM et de Pol Espargaró en MotoGP : « Aussi bien KTM que Red Bull ont fait un week-end incroyable. Ils ont gagné en Moto3, en Moto2 et ont décroché leur premier podium en MotoGP. C’est la récompense de la régularité de Pol Espargaró et de tout ce qu’il a enduré. Il a été lourdement blessé. Cette année il a pleuré de douleur et d’impuissance et il le mérite. C’est le pilote qui mérite le plus de monter avec KTM sur un podium MotoGP. Il a écrit l’histoire. »
Ce Grand Prix a également marqué le départ à la retraite de Dani Pedrosa qui officiera désormais comme pilote d’essai chez KTM. Un choix qu’Haro n’apprécie pas : « Moi je serais resté ambassadeur de la marque, en essayant également la moto de développement. Le fait d’aller chez un autre constructeur comme KTM n’est pas très bien, selon moi. On m’a critiqué pour avoir dit cela mais c’est mon opinion, et tout le monde a la sienne. Après qu’une usine t’ait donné autant, autant, autant, le projet de 125cc, 250cc et MotoGP, ce n’est pas bien d’aller chez quelqu’un d’autre qui est en compétition directe et qui commence à devenir dangereux comme nous l’avons vu avec le premier podium. Je comprends qu’un pilote ait besoin de nouvelles motivations mais il y a quelque chose de politiquement incorrect à aller chez la concurrence. »
Le Grand Prix terminé, le premier test de la pré-saison 2019 a démarré deux jours plus tard sur le circuit de Valence, et la plupart des regards étaient forcément rivés sur Jorge Lorenzo qui roulait pour la première fois sur la Honda : « Le test du mardi a été très compliqué. Nous sommes sortis tard et ensuite il s’est mis à pleuvoir, même si cela a été très court. Jorge est très content de la moto, elle a de bonnes choses par rapport à la Ducati, mais aussi d’autres un peu moins bonnes. Je ne peux pas en dire plus car c’était une conversation privée, mais je l’ai vu content. Il voudrait commencer à chercher le point faible de la moto, mais il ne peut pas encore car il souffre de son poignet. Il s’est donc limité à découvrir une moto qui lui plaît. Les conditions de piste étaient compliquées et il n’a pas souhaité prendre le risque de tomber et de se refaire mal. Il va travailler dur cet hiver pour arriver à cent pour cent au test de Malaisie afin de pouvoir achever sa connaissance de la machine. Je pense qu’il sera vraiment compétitif à partir du Grand Prix de Jerez. Les deux ou trois premières courses ne vont pas être simples car il n’aura pas eu beaucoup de temps pour s’entraîner. »
Enfin, Óscar Haro est revenu sur les succès de la VR46 Riders Academy qui termine 2018 avec Franco Morbidelli meilleur rookie MotoGP, Francesco Bagnaia Champion du Monde Moto2 et Marco Bezzecchi troisième du Championnat Moto3. Se rajoutent également la première victoire de Luca Marini en Moto2 et les premiers podiums de Dennis Foggia et Celestino Vietti Ramus en Moto3. Ces pilotes ont donc de beaux jours devant eux : « Valentino Rossi et la VR46 Riders Academy font de l’excellent travail et celui-ci a totalement ridiculisé la fédération italienne qui reçoit pourtant de l’argent du gouvernement pour soutenir des pilotes. Jamais un projet aussi important que celui de Rossi n’a été mis en place. Il les éduque et leur apprend l’anglais, comment se comporter avec les médias, les régimes, l’importance des heures de sommeil et à être concentré durant neuf mois. Ils sont en train de récolter les fruits de leur travail. »