Les pilotes en activité comme ceux qui sont maintenant à la retraite n’ont de cesse de le répéter : pour eux, cette épidémie de coronavirus qui repousse aux calendes grecques leur début de saison est avant tout un supplice psychologique. Un moindre mal, me direz-vous, dans une conjoncture actuelle qui immobilise tout de même plus de 60 millions d’Italiens. Mais tout de même…
Cela devait commencer le week-end dernier au Qatar ? Puis le mois d’après à Austin. Et c’est maintenant supposé débuter le 19 avril en Argentine. Quoi donc ? Le début de saison du MotoGP. La faute au coronavirus qui contraint les autorités à annuler tout ce qui pourrait rassembler leur population.
Pour les pilotes, c’est une torture. C’est comme amener un fougueux cheval de course sur une ligne de départ et le retenir sans fin alors qu’il ne demande qu’à s’ébrouer, à en découdre. On a vu ce week-end par le biais d’une communication avec Canal+ un Fabio Quartararo dépité. Chez les Rossi, l’ambiance n’est pas plus joyeuse. Ainsi Stefania Palma, mère d’un Doctor resté à la maison, engoncé dans un canapé à regarder son demi-frère Luca Marini faire sa course de Moto2 à Losail, déclare dans des propos relayés par Motosan : « j’étais très désolée, je regardais les courses et Valentino a souffert ici, sur le canapé. Ils ont travaillé dur tout l’hiver et maintenant nous ne savons pas ce qui va se passer. Je l’ai entendu parler au téléphone, ils se consultaient au sujet du GP d’Austin… ». Qui n’aura finalement pas lieu à la date espérée du 5 avril.
Elle précise au sujet de son autre fils Luca Marini qui a plus mal fini sa course au Qatar qu’il ne l’avait commencée : « Luca arrivera bientôt, sur un vol en provenance de Rome. Je ne lui ai pas encore parlé directement. Tout ce que je sais, c’est qu’il se sentait bien. Ils avaient préparé la course, étaient sûrs que tout était sous contrôle, puis le pneu avant est soudainement tombé. Le pneu était dégradé, m’ont-ils dit. Et à la fin, même la cerise sur le gâteau… Il a juste été touché et il est tombé. Heureusement, ce n’était qu’une blessure au genou. »
Elle termine en révélant l’état d’esprit ambiant en ce moment, en Italie… « Comme tout le monde, nous sommes inquiets. Dans la municipalité, nous travaillons régulièrement, j’y vais tous les jours. Nous sommes en contact avec la protection civile et nous organisons l’assistance pour ceux qui ne peuvent pas quitter leur domicile. Je prie, je suis croyante. J’espère que nous trouverons bientôt un vaccin. »