Pour la première fois, Honda embrasse le changement avec un vent européen en nommant Romano Albesiano comme directeur technique, un mouvement qui résonne comme une révolution dans le monde conservateur de la RC213V. Après que Yamaha ait montré la voie en s’appropriant les talents de Max Bartolini et Marco Nicotra de chez Ducati, Honda décide de suivre cette voie innovante en puisant chez Aprilia.
Face aux difficultés rencontrées ces dernières saisons, Honda a décidé d’apporter un souffle nouveau à son projet MotoGP en recrutant Romano Albesiano, ancien directeur technique d’Aprilia. Cette décision marque un tournant pour le constructeur japonais qui souhaite s’inspirer du savoir-faire italien pour retrouver les sommets.
En emboîtant le pas à Yamaha, Honda a décidé de tourner une page de son histoire en ouvrant grand les portes de son département technique à l’expertise européenne. Après le blason d’Iwata, qui a recruté Max Bartolini et Marco Nicotra de chez Ducati, c’est au tour de Honda de faire appel à un cerveau italien pour redynamiser son projet MotoGP. Romano Albesiano, ancien architecte de la RS-GP d’Aprilia, devient le premier directeur technique européen de l’histoire de Honda. Un changement de cap audacieux pour le géant japonais, qui cherche à combler son retard face à Ducati, Aprilia et KTM, notamment dans le domaine de l’aérodynamique, longtemps négligé sur la RC213V.
Albesiano, diplômé en aéronautique de Turin, est un fin connaisseur de l’aérodynamique et un stratège méthodique. Son arrivée chez Honda, effective depuis le 1er janvier, marque le début d’une nouvelle ère. Mais comme le souligne Joan Mir, pilote officiel Honda, il faudra du temps pour que son influence se fasse pleinement sentir. « Romano doit mettre en œuvre ses méthodes de travail », explique Mir. « Peut-être que s’adapter est le bon mot. D’après ce que j’ai vu jusqu’à présent, il travaille de manière très méthodique. Il fixe une ligne à suivre. Il veut de la clarté. » Une approche qui a fait ses preuves chez Aprilia, et que Mir espère voir appliquée avec la même rigueur chez Honda.
« Romano Albesiano est ce dont Honda a besoin dans cette situation »
Luca Marini, coéquipier de Mir, partage cet optimisme mesuré. Pour lui, l’arrivée d’Albesiano et d’autres ingénieurs européens représente un tournant culturel pour Honda. « La mentalité italienne va tout changer », affirme Marini.
« C’est une bonne personne et un excellent ingénieur. C’est ce dont Honda a besoin dans cette situation. Nous devons l’aider pour qu’il puisse apprendre la manière japonaise et comment communiquer avec eux. » Marini voit dans cette fusion des cultures une opportunité de redéfinir les fondamentaux de la RC213V, mais il prévient : « il faudra bien sûr du temps pour que ses idées arrivent. »
Les premiers signes de ce renouveau sont déjà visibles. Lors des récents tests à Sepang, Honda a présenté un prototype revu et corrigé, avec un moteur et un châssis différents, ainsi que des améliorations aérodynamiques notables. « Cela peut nous aider à avancer dans la direction que nous demandons depuis longtemps », confie Mir, impatient de découvrir le potentiel de cette nouvelle machine. Marini, quant à lui, reste réaliste : « pour commencer, nous allons essayer un prototype complètement nouveau. Si nous poursuivons sur la lancée et sur la base des retours de l’année dernière, nous pourrons certainement repartir à un niveau supérieur. »
Cependant, Marini insiste sur le fait que Honda ne deviendra pas un leader du jour au lendemain. « Vers le milieu de la saison, les choses pourraient s’améliorer avec un meilleur package. Pour y parvenir, nous devons rester sur notre chemin et ne pas commettre d’erreurs. » Un processus qui nécessitera patience et persévérance, mais qui pourrait bien porter ses fruits à long terme.
Avec Albesiano aux commandes, Honda semble enfin prêt à embrasser un nouveau chapitre, mêlant rigueur japonaise et créativité italienne. Un cocktail explosif qui pourrait, à terme, redéfinir les standards de la RC213V et ramener Honda sur le devant de la scène MotoGP. Mais comme le disent si bien Mir et Marini, le temps sera le meilleur allié de cette transformation.