pub

Ducati

Ni pur bond en avant par rapport à la GP24, ni simple copie, la Desmosedici GP25 intrigue depuis la présaison MotoGP 2025. Testée à Sepang, ajustée avant Buriram, elle oscille entre innovation et retour aux sources. Marc Marquez la dompte à merveille, tandis que Pecco Bagnaia réclame la GP24 pure pour le prochain round à Austin. Michael Laverty, analyste TNT Sports, décrypte cette machine hybride avec ces éléments : une base parfaite, des ajustements osés, et un pilote qui change la donne !

La Ducati Desmosedici GP25, c’est un peu l’énigme du paddock MotoGP en ce début de saison. Elle semble naviguer dans une zone grise. Un état étrange, presque hybride, qui soulève des questions et alimente les débats. Et pourtant, malgré les ajustements et les retours en arrière, une chose est claire : Ducati continue de repousser les limites.

« Il est difficile d’améliorer la perfection », lance sur crash.net Michael Laverty, analyste MotoGP chez TNT Sports. Et il a raison. La GP24 était une machine presque parfaite : elle freinait, tournait, accélérait comme aucune autre moto ne l’avait fait auparavant. Alors, pourquoi tout changer ? Parce que Gigi Dall’Igna, le génie de l’ingénierie chez Ducati, ne se repose jamais sur ses lauriers. « Il aime repousser les limites, il aime prendre des risques », rappelle Laverty. Et c’est exactement ce qu’il a fait lors des tests hivernaux.

Ducati a modifié le cadre principal, le moteur, le bras oscillant et même le dispositif de corrections d’assiette. Des changements audacieux, mais pas sans conséquences. « Ils ont essayé de travailler pour améliorer le package dans son ensemble, et ils ont trouvé quelques améliorations – c’est clair à voir dès le premier tour avec la domination de Marc Marquez sur cette moto », explique Laverty. Pourtant, face aux difficultés rencontrées, Ducati a dû faire machine arrière, réduisant les spécifications du moteur pour se rapprocher de celles de la GP24. Un aveu d’échec ? Pas vraiment. Plutôt une preuve de pragmatisme.

Mais le changement le plus significatif de cette année, ce n’est pas la moto – c’est le pilote. Avec l’arrivée de Marc Marquez chez Ducati Lenovo, l’équilibre a basculé. Et le huit fois champion du monde a déjà laissé sa marque, ajustant la moto à ses préférences personnelles. « Quand il était chez Honda, il utilisait un disque de frein arrière de la taille d’une assiette, il était énorme en termes d’épaisseur et de diamètre », raconte Laverty. « Mais maintenant, c’est beaucoup plus normal, c’est une taille normale. » Une adaptation qui montre à quel point la Desmosedici, malgré ses 300 chevaux, est devenue une machine « conviviale ».

« Triste pour Bagnaia » : Gigi Dall ’Igna également sur Alex « à encadrer », Morbidelli « excitant » et Diggia « combatif ». Et sur Marc Marquez c'est rivière de mots

Marc Marquez, le vrai upgrade de la Ducati GP25 ?

Les petits détails font la différence, et Marquez le sait mieux que personne. « J’aime les petites préférences personnelles de Marc – le levier de frein avant, par exemple, il l’aime bien positionné », note Laverty. « Il freine à deux doigts et il a coupé l’arrière du levier – parfois, on tire trop fort sur le levier et il bute contre les deux petits doigts du gant. C’est juste ce détail. » Des ajustements qui peuvent sembler anodins, mais qui révèlent une chose : Marquez est déjà en phase avec sa machine. Et cela se voit sur la piste.

« En le regardant contre Pecco Bagnaia – qui était sans doute le freineur le plus fort la saison dernière – Marc est déjà en contact sur les zones de freinage », observe Laverty. Une rivalité qui s’annonce explosive, d’autant que les deux pilotes ont des préférences techniques différentes. « Marc utilise la fourche la plus récente [avec] le tube plus long, Pecco aime la fourche avant plus courte à l’ancienne – encore une fois, c’est une préférence personnelle. » Deux approches, deux styles, mais une seule moto. Et c’est là que réside le défi pour Ducati : satisfaire deux champions aux demandes parfois contradictoires.

Mais la GP25 ne se résume pas à ses pilotes. Elle incarne aussi une évolution technologique, notamment avec son dispositif de corrections d’assiette. « Le dispositif de hauteur de caisse est semi-actif dans le sens où le pilote l’active dans la ligne droite, puis il entre dans le virage et n’y pense pas, puis c’est presque automatique à la sortie du virage », explique Laverty. Une innovation qui fait la différence, surtout en sortie de virage. « Quand on regarde Marc sortir d’un virage, on a l’impression qu’il est tellement à l’aise : les fesses appuyées contre le coussin du siège, la roue avant flottant au-dessus du sol, l’arrière enfoncé comme une moto de dragster, et il accélère tellement bien. » Une image qui résume à elle seule la maîtrise de Ducati dans la gestion de la puissance et de l’adhérence.

Pourtant, malgré ces avancées, la GP25 reste une moto en transition. Entre les ajustements techniques, les préférences des pilotes et la pression de la compétition, Ducati navigue en eaux troubles. Mais une chose est sûre : avec des pilotes comme Marquez et Bagnaia, et une équipe dirigée par un visionnaire comme Dall’Igna, l’usine italienne a encore de quoi surprendre. Reste à savoir si la GP25 saura concilier perfection et risques pour écrire une nouvelle page de l’histoire du MotoGP.

Ducati Desmosedici GP25 n° 93 de Marc Marquez, Grand Prix d'Argentine 2025. Crédit : Gold and Goose.

 

 

 

Tous les articles sur les Pilotes : Francesco Bagnaia, Marc Marquez

Tous les articles sur les Teams : Ducati Team