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De Luigi Ciamburro / Corsedimoto

Analyse d’une situation de crise imprévisible. D’un côté, Andrea Dovizioso déçoit les pronostics de pré-saison, de l’autre Jorge Lorenzo s’en va chez Honda.


Ducati conclut la première partie de la saison en-dessous des attentes de pré-saison. Jusqu’au printemps, un duel Dovizioso-Márquez semblait se répéter, mais suite au double résultat blanc à Jerez et au Mans, les pronostics ont changé et contraint Ducati à se battre, non seulement contre la Honda du « Cabroncito », mais aussi contre les deux Yamaha qui, malgré beaucoup de difficultés techniques, ont su profiter de la période compliquée de l’équipe rouge.

Andrea Dovizioso n’est pas parvenu à briller en raison d’une structure Michelin un peu différente de l’an dernier qui a déstabilisé son feeling avec les pneus, et de quelques erreurs personnelles. De plus, Jorge Lorenzo a décroché deux victoires (contre une pour Dovi), contre toute attente, créant un certain déséquilibre psychologique au vice-champion du monde juste après son renouvellement de contrat. « Non n’avons fait aucun progrès allant dans la bonne direction » a déclaré le pilote de Foli au lendemain de sa septième place au Sachsenring. « Si nous voulons vraiment nous battre pour le titre, nous devons faire un peu mieux. » Il ne reste plus qu’à attendre les circuits plus favorables qui s’étalent tout au long de la seconde partie de la saison, afin de ré-entrer dans la course au titre, et ce en attendant des améliorations qui devraient déjà arriver lors du test qui aura lieu après la course de Brno. Dans tous les cas, plus aucune erreur ne sera permise.

La double défaite de Ducati ne vient pas que du manque de résultats de DesmoDovi, mais aussi de l’élimination un peu prématurée d’un pilote du calibre de Jorge Lorenzo. La pression concernant son manque total de résultats, accentuée par les médias et par les fans, a peut-être poussé les dirigeants de Borgo Panigale à pré-annoncer un divorce imminent, qui est mal tombé après les victoires triomphales du Majorquin au Mugello et à Montmeló, avec un package qui a finalement su satisfaire ses attentes de la GP18. C’est seulement à ce moment que Ducati a pensé à renouveler son contrat, comme l’a raconté le manager Albert Valera, et l’équipe s’est alors rendue compte que c’était trop tard. « Nous avions convenu avec Jorge d’attendre les trois premières courses en Europe : Jerez, Le Mans et le Mugello. Nous voulions voir comment les choses se passeraient » a raconté Paolo Ciabatti à Speedweek.com. « Nous avons mis de côté les tractations après les courses d’Outre-Mer, car il n’y avait aucune raison pour nous de discuter de l’avenir après les résultats des premières courses. Jorge ne serait pas resté dans une équipe dans laquelle il ne peut pas gagner. Et Ducati n’aurait pas souhaité continuer avec un pilote de son calibre si nous ne pouvions pas lui donner l’opportunité et le package technique pour gagner. Voilà pourquoi nous nous sommes mis d’accord : aucune discussion sur l’argent, l’avenir et tout le reste jusqu’aux trois premiers Grands Prix en Europe. Nous voulions continuer à regarder… Mais au GP d’Italie nous nous sommes rendus compte que c’était trop tard. »

Une véritable insulte pour le team italien qui, pour 2019, a dû se replier sur Danilo Petrucci, prêt à prendre cette place qu’il a méritée après son passage chez Pramac, mais qui avait trouvé les portes fermées en fin de saison dernière… Mais la question que beaucoup se posent est pourquoi les techniciens de Borgo Panigale ont mis la moitié de la saison à trouver les solutions demandées par Jorge Lorenzo, étant donné que l’électronique de Ducati est l’une des plus avancées du paddock. « Notre moto fonctionne actuellement très bien avec différents styles de pilotage. Elle fonctionne également sur différents tracés » a souligné Gigi Dall’Igna à Cycle World. « C’est important d’avoir les bons instruments pour les pilotes de sorte qu’ils puissent montrer leur potentiel, indépendamment de comment et où ils vont. Je pense que nous avons trouvé un bon compromis… Le succès de Jorge est un succès pour tous ceux qui travaillent pour le projet Ducati MotoGP. » Mais comment expliquer ce retard pour trouver les bonnes solutions pour la Desmosedici de Lorenzo ? « Tout le monde devrait moins parler, tout le monde. Il n’y a rien de plus à dire, c’est fini, une nouvelle page s’est ouverte et nous devrons aller de l’avant » a conclu le Directeur Général de Ducati Corse. « On en a trop parlé, le problème de réservoir n’est qu’une partie de ce que nous avons résolu sur la moto. Bien sûr nous ne sommes pas parvenus à obtenir ces résultats simplement en changeant la forme du réservoir, c’était le package complet. » Pourtant, cela ne suffit pas encore contre la Honda de Marc Márquez.

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Auteur : Luigi Ciamburro

 

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