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Direction de course

Enfin, les événements déplorables qui ont eu lieu en Australie lors de la course de Moto2, commencent à prendre de l’ampleur en Malaisie. On rappellera que Jorge Navarro, avec la jambe doublement fracturée après une chute, a été laissée sur le bord de piste pendant trois tours avec des machines passant près de lui, sans que la Direction de Course ne pense une seule seconde à déployer un drapeau rouge.  Ladite Direction de Course s’est exprimée. Elle se justifie de son action de telle manière que, plutôt que de convaincre, elle inquiète fortement sur ce que sont véritablement ses priorités.

Sur motosan, on peut lire la réaction de la Direction de Course après les événements de la course de Moto2 en Australie, ainsi que des commentaires qui recontextualisent les faits tout en les dramatisant encore un plus. Car lorsqu’on lit la réaction des commissaires, qui ont aussi été en grand danger, et celle d’Aleix Espargaró, on est comme sidéré.

Les différents commissaires qui se trouvaient dans la zone où s’est produit l’accident ont ainsi commenté : « j’étais là et Navarro criait ‘Je ne peux pas bouger, je me suis cassé la jambe’ et il était à l’agonie constante », explique l’un de ces commissaires dans des déclarations à The Race. La question ici est de savoir qui a le pouvoir de montrer ou non un drapeau rouge et donc d’arrêter la course. « Je leur ai dit d’arrêter la course et d’appeler une ambulance. C’était absolument ridicule », ajoute-t-il.

Un autre commissaire expose également son point de vue. « Je peux dire que les pilotes ne ralentissaient pas à cause du drapeau jaune. C’est une honte d’avoir un tel mépris pour la sécurité et je suis absolument abasourdi que cela puisse arriver comme ça. La radio fonctionnait et servait à appeler clairement dans l’ordre les éléments suivants : planche dorsale, médical, drapeau rouge et la voiture d’intervention médicale qui se trouve dans la voie des stands et ne peut être déployée que sur un circuit drapeau rouge ».

Direction de course : « la décision a été prise d’effectuer l’évacuation sous un double drapeau jaune à un endroit où les accidents sont extrêmement rares »

Aucune de ces demandes n’a été accordée. Pour l’évacuation de l’infortuné Navarro la Direction de Course a opté pour une solution qui évitait d’arrêter la course malgré le fait que tous les commissaires au plus près du pilote expliquaient la situation : Navarro, avec une fracture du fémur, ne pouvait pas se débrouiller seul et l’image de lui attendant quelqu’un pour l’aider, sans son casque, avec les motos qui passent tout près, n’a pas du tout alerté la Direction de Course.

S’adressant exclusivement à The Race, Mike Webb explique pourquoi certaines décisions ont été prises. Et il faut s’accrocher… « En raison du fait que le pilote était conscient et assis, et en raison de la position, à l’intérieur d’un virage et à un endroit où les accidents sont extrêmement rares, la décision a été prise d’effectuer le sauvetage sous double drapeau jaune. Leur évacuation a pris plus de temps que prévu en raison de la position, car il y a moins de commissaires postés là-bas ».

De plus, Webb nie que tous les commissaires aient demandé un drapeau rouge. « Vous ne pouvez pas demander un drapeau rouge depuis la piste, donc cela ne s’est définitivement pas produit. La seule personne qui peut ordonner un drapeau rouge est le directeur de course, généralement en concertation ou à la demande du directeur médical, mais il ne peut pas être demandé depuis la piste » ajoute-t-il. On espère que les commissaires ne vont pas être sanctionnés pour ne pas avoir respecté la procédure et avoir eu l’outrecuidance de suggérer à ces officiels, éclairés depuis leur tour d’ivoire, un autre degré d’urgence sur une situation qu’ils leur décrivaient depuis, tout de même, le bord de piste. Incroyable.

Mais celle-là n’est pas mal non plus et elle vient d’Aleix Espargaró : « cela aurait dû être un drapeau rouge trois tours plus tôt et ils ont dit ‘désolé, désolé, nous avons fait une erreur’ et ont dit ‘OK, nous allons passer à autre chose’. Ici, Navarro était au sol, sa jambe était complètement mutilée et il pleurait par terre. Je le sais, car Albert Valera, mon manager, est aussi son manager et il me l’a dit ».

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