Avec la direction de course en Grand Prix, tout vient à point pour qui sait attendre. Ainsi, son plus haut représentant Mike Webb a attendu jusqu’à Misano pour officiellement éclairer pourquoi, deux semaines auparavant, en Autriche, Jorge Martin a été sanctionné pour avoir à peine mordu une partie verte de la piste tandis que, quelques minutes plus tard, Pol Espargaró ne l’a pas été alors qu’il revenait à fond sur la piste après s’être très largement écarté de celle-ci. Une différence de traitement entre le Moto2 et le MotoGP ? Que nenni. Mais plutôt l’application d’un principe strict…
Touché par le Coronavirus, Jorge Martin peut continuer à ruminer son déclassement dans un Grand Prix de Styrie de Moto2 qu’il pensait avoir gagné jusqu’au parc fermé. Là, il a appris qu’il était second, parce que, pour quelques centimètres, il avait mordu sur la partie verte de la piste. Il était donc en dehors de celle-ci.
Pendant ce temps, le patron des troupes Suzuki sur le terrain qu’est Davide Brivio est toujours furieux de ne pas avoir vu Pol Espargaró aussi sanctionné à l’arrivée de la course MotoGP. Dans ce cas, il aurait laissé sa place de troisième à Joan Mir. Et là, pour le coup, l’excursion hors de la piste avait des airs de randonnée par son ampleur.
Deux faits qui ont alimenté un mécontentement général qui a pris de l’importance lors des deux rendez-vous sur le Red Bull Ring. Les commissaires en ont pris pour leurs grades. Et leur légitimité comme leur discernement clairement remis en cause par les pilotes.
A Misano, Mike Webb a répondu aux questions de la presse lors de la conférence spéciale que la Direction de Course a convoquée après les controverses du dernier Grand Prix. Une conférence qui voulait lever quelques doutes et dans laquelle Webb a précisé que tous les pilotes qui roulent sur la zone verte dans le dernier tour seront pénalisés, sauf s’il subit un net désavantage et une perte de temps lors de ces sorties de piste.
« Nous sommes très satisfaits de chaque décision prise par les commissaires sportifs »
Tout est dans cette nuance : mettre les deux roues sur la piste verte et ne pas y perdre du temps signifie pénalité. Si l’une des roues touche toujours la ligne blanche, cela signifie que le pilote se déplace dans les limites de la piste, il n’y a donc pas de pénalité. En cas de sortie de piste avec un net désavantage et une perte de temps, il n’y aura pas de pénalité.
« C’est très clair » insiste Webb. « Si vous êtes en duel et dépassez les limites de la piste, vous devez avoir un net désavantage. Jorge Martin était sorti, très clairement. Nous en avons des images très claires », a déclaré Webb. « C’est simplement une conséquence logique des critères : dans le dernier tour, dans une bataille de position serrée, il n’a pas été désavantagé, c’est pourquoi il y a eu le changement de position. Les stewards prennent leur décision, mais elle est basée sur une base. Il n’y pas de controverse ».
« Nous sommes très satisfaits de chaque décision prise par les commissaires sportifs en Autriche. Ils étaient corrects selon les tests et les règles », a expliqué Webb, qui a fait référence à l’action la plus controversée du week-end, celle de l’arrivée en MotoGP : « Pol Espargaró a perdu une position, c’est un net inconvénient. Il ne perd pas cinq places pour ça, il perd la place pour laquelle il se battait. La décision était correcte ». Et tant pis si, en remettant plein gaz, il se préserve de la remontée de Joan Mir. Ce qu’il n’aurait jamais pu faire s’il y avait eu de l’herbe à la place…
De plus, Mike Webb a admis que la Direction de Course a des images beaucoup plus détaillées que celles diffusées à la télévision, avec lesquelles ils prennent les décisions concernant les sanctions. Des caméras à grande vitesse avec un logiciel de « reconnaissance d’image » sont disponibles à tous les points critiques de « limite de piste ». Lors de la conférence de presse, la possibilité de partager ces images et d’éviter des controverses inutiles a été évoquée. A suivre, mais Davide Brivio restera inconsolable…
