Attention sujet sensible ! Il est chez KTM des domaines qui ne souffrent d’aucun débat. Pol Espargaro en fait actuellement l‘expérience, lui qui s’est risqué à critiquer le châssis de Mattighofen avec l’idée que l’aluminium, c’est peut-être mieux que des tubes en acier assemblés. Un crime de lèse-majesté si l’on en juge par la réaction du constructeur et la montée au front d’un Pit Beirer, patron des sports et qui recadre son pilote sur Speedweek…
Pol Espargaró a souffert à Austin et au Mugello du comportement d’une RC16 dont le défaut serait le châssis. Or KTM est le seul constructeur avec un cadre en tubes d’acier assemblés alors que la concurrence s’est livrée à l’aluminium. Une approche qui n’a pas été du goût de Pit Beirer qui met les choses au point : « imaginer que l’on puisse avoir un jour un châssis autre qu’en acier est hors de question. Notre patron Stefan Pierer est de cet avis. Et ce n‘est pas qu’une question d’opinion. On touche ici à la philosophie de notre compagnie. Nous avons la connaissance de ce type de matériel. Tout le monde chez KTM est d’accord. Partir avec l’aluminium, ce serait tout recommencer à zéro ».
« On ne copie personne. On suit notre propre chemin. Ce n’est pas la chose la plus facile, mais nous sommes convaincus que ce sera un avantage lorsque nous serons rapides car nous cernerons parfaitement notre matériel. Ducati a été titré en 2007 avec Stoner et un cadre acier. Puis ils ont fait un carbone monocoque en 2011 avant de passer à l’aluminium pour Rossi ce qui a été considéré comme un sacrilège par les ducatistes ».
Il termine, toujours en pensant à Pol Espargaró… « Il nous faut un peu plus de temps. Nous avions annoncé qu’il nous faudrait trois ans. On tiendra ce délai car à cette échéance nous aurons une meilleure moto et aussi un nouveau pilote en 2019 qui pourra rendre la KTM plus rapide. Nous sommes donc convaincus que nous ne sommes pas si loin des meilleurs ».
Par ailleurs, KTM pourra compter sur le team Tech3 comme appui, et l’équipe française roulera aussi avec des KTM en Moto2.