On parlera peut-être bientôt plus souvent la langue de Dante que celle de Goethe dans les coulisses de KTM. La marque de Mattighofen semble en effet mettre les bouchées doubles pour renforcer un staff technique qui prend de plus de plus une forte tendance Ducati. En effet, Jack Miller arrivera en 2023 avec son chef mécanicien Cristhian Pupulin. Il est à inscrire parmi la quatrième tête chassée sur les terres de Borgo Panigale au tableau des Autrichiens, et en peu de temps…
KTM renforce son département technique et tandis que chez Suzuki, la matière est disponible puisque bientôt sans emploi, c’est plutôt au sein de Ducati que le trigramme de Mattighofen va faire son marché. Avec visiblement un certain succès. Tout a commencé avec Fabiano Sterlacchini, ancien coordinateur technique de la société bolognaise, qui est à présent directeur technique du département course de KTM. Puis Francesco Guidotti a suivi. Le team manager Pramac Ducati a pris une chemise orange pour remplir le même rôle dans le box officiel de la marque, mais avec plus de pouvoirs.
La migration vers KTM de ses cadres oblige Ducati à réagir dans l’urgence
Cette année, Alberto Giribuola , chef d’équipe d’Enea Bastianini, et même avant d’Andrea Dovizioso, a cédé aux sirène de Mattighofen au moment même où son pilote « Bestia » était officialisé aux côtés de Pecco Bagnaia pour 2023 et 2024. Une surprise et un coup dur. Mais l’hémorragie n’était pas finie. C’est à présent au tour de Cristhian Pupulin, chef mécanicien de Jack Miller, de suive l’Australien chez KTM. Une dernière nouvelle prise avec humour chez Ducati lors des tests MotoGP de Misano comme on peut le voir sur ce cliché, où le chef mécanicien est équipé de lunette occultant sa vision sur les dernières données livrées par la GP22…
Certes, mais le réservoir Ducati se vide de ses compétences, pendant que KTM signale aussi avoir pris langue avec le team Red Bull en F1 pour profiter de sa matière grise… A Borgo Panigale, on prend ces défections avec philosophie en signalant qu’elles ne sont que la reconnaissance de son savoir-faire, et que la relève est déjà là. Il faudra qu’elle s’affirme vite, car ce sont des hommes depuis longtemps dans les murs Ducati qui partent et qu’il faut remplacer… Une situation que Carlo Pernat, manager de Bastianini prend très au sérieux : « force est de constater que lorsque certaines offres de travail sur le développement arrivent, les quadragénaires ont envie de faire carrière. Giribuola est très important pour Enea, c’est un problème sérieux et important que nous devrons résoudre pour l’année prochaine ». Pour le moment, il a été résolu au détriment de Johann Zarco qui verra son actuel chef mécanicien Marco Rigamonti s’échapper vers le box rouge.
