Depuis quelques temps, le bruit circule que KTM aimerait bien disposer d’un homme comme Luigi Dall’Igna pour progresser au niveau des résultats. Il aurait alors un rôle entre celui d’Heinz Kinigadner (Directeur sportif) et celui de Pit Beirer (Directeur de KTM Motorsport). Pour le moment rien n’est fait, on ignore même s’il y a eu des discussions préliminaires. Pour Pol Espargaró, ce n’est pas indispensable.
« Nous savons que Gigi n’est pas le seul à en savoir beaucoup sur l’aspect technique de la MotoGP. Il est intelligent. Il est toujours à la recherche de nouvelles voies que d’autres n’ont pas encore empruntées. Il suffit de voir comment les choses se passaient chez Ducati avant son arrivée. Maintenant, ils sont gagnants avec lui » a expliqué le cadet des frères Espargaró dans une interview réalisée par la RFME (fédération espagnole) dans son programme diffusé sur YouTube « Locos por las Motos ».
« Nos gens chez KTM sont très forts. Je suis très
satisfait. Nous pouvons accomplir beaucoup de choses avec eux.
KTM n’a pas besoin de recruter Dall’Igna », estime
Espargaró. C’est pourquoi l’Espagnol espère réussir avec les
Autrichiens. « C’est ma priorité de rester avec KTM. Je suis
curieux de voir quels résultats nous pouvons obtenir.
»
« Nous devons attendre et voir si nous pouvons avoir autant de succès que je l’espère. Après cela, nous saurons comment ma carrière va se dérouler. J’ai 28 ans. C’est un moment crucial dans ma carrière. De jeunes talents comme Quartararo poussent derrière. Il n’est pas facile de rouler devant avec une moto qui n’est pas si bonne. »
Pol n’est pas inquiet du tout pour le début de cette saison atypique. « J’adore ça, je veux un début de saison « sec », sans tests. Évidemment Dorna organisera une journée de test le jeudi de la première course, mais je voudrais commencer tout de suite, sans que tout le monde ait le temps de se faire une idée, sans avoir la moto à 100% parce que les motos qui sont un peu moins performantes avec un peu de roulage peuvent être proches du sommet. Mais je pense que tout le monde sera très bien préparé pour la première course. »
Espargaró est satisfait de l’évolution du nouveau châssis : « Nous avons changé la conception : plus de rigidité sur les côtés, et des tubes plus fins pour avoir la même rigidité avec un peu moins de poids, parce que nous diminuons le poids de la moto, ce qui est très important, et nous essayons de comprendre ce que nous pouvons faire pour faire tourner la moto davantage. Lorsque nous consommons l’essence, nous avons moins d’inertie et de mouvements pour maximiser la puissance, et l’électronique fonctionne plus finement. »
« La Ducati avait un châssis ancré au moteur par des tubes,
le moteur était le châssis et toutes les vibrations du moteur
allaient au châssis. Quand il a une élévation de température, il se
comporte différemment et c’était plus complexe. Nous contrôlons
davantage la situation, mais c’est quelque chose de nouveau et
comme nous sommes les seuls à le faire, quand nous avons des
problèmes, nous devons les résoudre nous-mêmes. »
« Comme point fort, nous avons le freinage, surtout sur
l’angle et dans les entrées de virages très, très rapides comme à
Phillip Island, et au Mugello, mais aussi dans les chicanes comme
au Mans, où on a beaucoup de feeling. »
« Au niveau des faiblesses, quand nous n’avons pas d’adhérence, il est très difficile d’aller vite. Nous avons beaucoup de problèmes quand la température et l’humidité sont élevées. Nous remarquons beaucoup plus quand il y a des changements soudains de température. »
Comment comparer la rivalité fraternelle des frères Espargaró à celle des frères Márquez ?
« Nous avons la vie plus facile qu’eux (les
Márquez) parce que nous ne sommes pas coéquipiers. La dernière
chose que j’aimerais faire est de partager une équipe avec Aleix
parce que ce serait une lutte interne brutale. Ils sont un peu
différents parce qu’Álex est un débutant et qu’il a plus de place.
»
« Je n’aime pas partager la piste avec mon frère parce que vous avez des relations au-delà de la compétition et ce monde est si exigeant et crée une rivalité entre les usines et les pilotes. Nous avons beaucoup de relations avec les pilotes espagnols, mais le fait d’être frères peut créer plus de frictions parfois et je n’aime pas ça. »
« Aleix aime partager la piste avec moi parce que je suis
son petit frère, mais je n’aime pas ça. Nous essayons d’avoir
beaucoup de respect les uns pour les autres sur la piste, mais nous
défendons nos couleurs, nos usines et nos sponsors et si nous
devons nous battre sur la piste, nous nous battons, mais sans aucun
doute nous essayons d’avoir plus de respect les uns pour les autres
qu’avec les autres pilotes. »
La première course à Jerez en juillet, en pleine chaleur ?
« La chaleur sera le dernier des problèmes, après la mauvaise santé financière des équipes, après l’effort des sponsors pour maintenir le championnat à flot. Dorna le maintient en vie; le plus injuste, c’est que nous nous plaignons parce qu’il ferait éventuellement trop chaud ! Et commencer à Jerez, même si c’est en août, nous aimerons beaucoup ça. Nous voulons commencer la saison le plus tôt possible, aussi pour les fans ce sport. »