Depuis son entrée en MotoGP en 2017, KTM a connu une ascension notable, marquée par les premières victoires en 2020, en grande partie grâce à l’arrivée de Dani Pedrosa en tant que pilote d’essai. Cependant, la progression fulgurante de la marque autrichienne semble s’être ralentie ces dernières saisons, et elle peine désormais à rivaliser avec l’hégémonie de Ducati.
Manuel Pecino, cité par Motosan, a analysé cette situation délicate et le tournant critique que KTM a connu. « La situation de KTM a commencé à se détériorer lorsqu’ils ont perdu leurs concessions en 2022. Cela leur a fait faire des pas en arrière. » Pour Pecino, cette perte a marqué un point de bascule pour le constructeur, qui n’a pas su capitaliser sur les acquis des années précédentes. « Avant cela, ils bénéficiaient d’un avantage pour développer leur moto plus librement. En perdant ces privilèges, ils ont dû se conformer aux mêmes règles que les équipes établies comme Ducati et Honda, ce qui a freiné leur progression. »
Pour compenser cette perte, KTM a cherché à s’entourer de talents provenant directement de son rival Ducati, espérant reproduire leur modèle gagnant. « Ils ont essayé de faire de KTM un clone de Ducati, en embauchant des ingénieurs de Borgo Panigale, dont l’un des bras droits de Gigi Dall’Igna. Mais cela n’a pas fonctionné. L’investissement a été colossal, mais les résultats ne sont pas au rendez-vous, » poursuit Pecino. « Le fait est que KTM recule, et c’est un paradoxe compte tenu de la présence de Dani Pedrosa en tant que pilote d’essai. Cela aurait dû les propulser vers l’avant. »
« En 2025, avec ces quatre pilotes, KTM a une équipe de rêve mais il y aura de la pression si ces talents ne remportent pas de victoires »
La saison prochaine, KTM bénéficiera de l’arrivée de pilotes talentueux comme Enea Bastianini et Maverick Viñales, qui rejoindront Brad Binder et Pedro Acosta. « Avec ces quatre pilotes, KTM a une équipe de rêve. » Mais, comme l’explique Pecino, « il faudra leur fournir les outils nécessaires pour performer. Il y aura de la pression si ces talents ne remportent pas de victoires. »
Le départ attendu du chef d’équipe Francesco Guidotti à la fin de la saison pose la question de la stabilité au sein de l’équipe. Apparemment bien informé, Pecino dévoile : « Dani Pedrosa a décliné l’offre de devenir team manager. Quant à Aki Ajo, bien qu’il ait prouvé ses compétences en Moto3 et Moto2, son profil ne correspond pas vraiment à ce que KTM recherche pour diriger le projet MotoGP. » Ce manque de clarté au sommet pourrait nuire à la capacité de KTM à se relancer.
Si KTM possède désormais une force de frappe considérable avec ses pilotes, l’enjeu reste de transformer cette puissance potentielle en résultats concrets sur la piste. Le défi pour la marque autrichienne sera de retrouver une dynamique gagnante tout en s’adaptant aux contraintes d’une concurrence féroce.