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Brad Binder

Depuis des années, KTM stagne en MotoGP, loin de l’hégémonie Ducati. Faut-il calquer le modèle italien pour relancer Mattighofen ? Aki Ajo, nouveau patron de l’équipe usine, et Enea Bastianini, transfuge de Ducati chez Tech3, rejettent l’idée d’une copie servile. Dans des interviews à Speedweek et Moto.it, ils plaident pour une voie propre à KTM, malgré la tentation d’imiter Borgo Panigale.

Depuis plusieurs années, KTM peine à se rapprocher des performances dominantes de Ducati en MotoGP. L’équipe autrichienne, qui a souvent été en retrait face à l’écrasante domination des Italiens, pourrait être tentée de s’inspirer du succès de Ducati pour accélérer son propre développement. Mais pour Aki Ajo, directeur de l’équipe KTM, et le nouveau pilote Enea Bastianini, imiter simplement Ducati n’est pas la solution.

Aki Ajo, qui a connu un immense succès dans les catégories inférieures avec ses équipes en Moto3 et Moto2, prend une position mesurée. « Bien sûr, il faut regarder quand quelqu’un fait vraiment bien, mais je n’aime pas le mot ‘copier’, » explique Ajo. « Il faut les suivre et les analyser, bien sûr, on peut toujours apprendre« .

Pour lui, chaque projet est unique, et KTM doit trouver sa propre voie, sans chercher à imiter ce qui a fonctionné chez Ducati. Il souligne l’importance de comprendre les forces internes de KTM et de les utiliser pour progresser : « chaque projet est différent. Chaque personne est différente. Il est difficile d’imiter quelqu’un d’autre. Du moins, ma façon de penser est de toujours essayer de comprendre ce que j’ai déjà et comment je peux l’améliorer. Nous devons progresser à la manière de KTM, à notre manière ».

Brad Binder et Francesco Bagnaia lors du test de Sepang

Enea Bastianini : « la KTM n’est pas la même moto que la Ducati, les points forts sont ailleurs »

Enea Bastianini, de son côté, partage une vision similaire. Bien qu’il vienne de Ducati, l’Italien qui roule désormais pour KTM reconnaît que la Desmosedici et la RC16 sont deux motos très différentes. « Nous devons travailler sur l’accélération en sortie de virage, car la Ducati a très bien fonctionné à ce niveau-là. Mais je ne veux pas trop comparer. La comparaison avec la Ducati n’est pas aisée, car la moto est différente. Ce n’est pas la même, les points forts sont ailleurs« , déclare Bastianini.

Pour lui, l’important est que la moto reste une KTM, et non une imitation de la Desmosedici. « Nous devons utiliser la partie la plus puissante de la moto. Pour moi, c’est la meilleure solution« , ajoute-t-il.

Bastianini, qui a roulé sur la Ducati pendant quatre ans, doit désormais adapter son style de pilotage à la KTM. « Je dois adapter un peu mon style de pilotage. Après quatre ans, ce n’est pas facile de changer, mais je suis là pour essayer« , explique-t-il. Cette transition représente un défi, mais l’Italien est déterminé à s’attaquer à ce défi et à tirer le meilleur parti de la RC16.

Le message est clair : KTM ne cherche pas à copier Ducati, mais plutôt à comprendre ses propres forces et à s’améliorer selon sa propre philosophie. Aki Ajo et Enea Bastianini s’accordent à dire que, pour progresser, KTM doit se concentrer sur ses propres caractéristiques et non sur une imitation. Le chemin vers le succès en 2025 passera par cette voie, et il reste à voir si KTM saura capitaliser sur ses points forts tout en continuant à s’adapter à la concurrence féroce.

Enea Bastianini dans la case Tech3

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