La crise d’un coronavirus qui a confiné pratiquement la moitié de la population de la planète oblige tous les responsables d’une activité à revoir leur copie. Les formats traditionnels que l’on croyait acquis pour toujours semblent aujourd’hui les reliques d’une époque révolue tandis que l’on tâtonne pour deviner celle qui sera façonnée par cette pandémie. Et que l’on nous assure différente. Ce qui a été perdu ne serait donc pas retrouvé. En Grand Prix, le déroulé du meeting serait par exemple à revoir, ne serait-ce que pour honorer le maximum d’échéances dans ce qui reste de cette saison. KTM assure de ce côté-là de sa totale ouverture d’esprit. Mais la marque précise aussi qu’avant de reprendre la compétition, il faudra faire un test pour se remettre en jambe…
Le Grand Prix sur trois jours du vendredi au dimanche et un meeting par circuit devant des gradins bondés, c’est le schéma que l’on connait depuis toujours. Mais ça, c’était avant le coronavirus. Cette pandémie a mis à bas les certitudes les plus ancrées et ouvert la voie à de nouvelles réflexions. Chez KTM, on résume ainsi assez bien la situation en assurant déjà le promoteur Dorna de son adhésion.
Le patron des sports d’une usine de Mattighofen confinée commente ainsi : « la discussion sur la possibilité de tenir deux courses de championnat du monde par classe au même endroit n’est pas aussi compliquée pour moi que pour certains collègues. J’y suis habitué depuis le motocross depuis 30 ans. Nous avons toujours eu deux courses à faire dans cette catégorie. »
Un modèle qui pourrait être implanté en MotoGP après le coronavirus. Mais Pit Beirer ne s’en tient pas seulement là : « si, dans cette situation d’urgence, il nous arrive d’avoir une manche du Championnat du Monde par classe seulement le samedi et dimanche, chez KTM nous ne nous y opposerons pas. Si nous pouvons divertir et satisfaire de nombreux sponsors, partenaires, fans et amis, pourquoi pas ? Je suis la dernière personne qui n’est pas ouverte à une telle chose. Pour le moment, aucune solution sensée ou utile ne peut être exclue. Pas même des événements de deux jours. »
L’autre nouveauté, mais moins réjouissante, pourrait être le Grand Prix à huis-clos : « à mon avis, notre sport vit de la passion des spectateurs. C’est pourquoi, au moins dans une phase de transition, vous pouvez célébrer quelques Grands Prix sans spectateurs. Nous nous y sommes habitués au Qatar. Mais si un tel concept nous aide à survivre dans cette situation d’urgence et que les trois premières courses de l’été ne sont approuvées que sans public, nous devrons l’accepter. »
Reste que lorsque le feu vert sera donné pour se lancer enfin dans la mêlée, il faudra, au préalable s’échauffer pour retrouver le rythme. On parle ici d’un test préliminaire. On ne sait où et quand il aurait lieu, mais KTM assure que le principe en est déjà acquis : « c’est prévu et c’est très important car nous ne pouvons pas mettre les pilotes tout de suite en action et leur demander d’être immédiatement performants dans ces conditions. » Reste à savoir, comme l’a dit Carmelo Ezpeleta lui-même, quand on pourra enfin s’y mettre…