Le contrat des pilotes et la troisième écurie en MotoGP sont des sujets qui sont regardés de très près par KTM. Les manœuvres Yamaha autour de sa révélation Raul Fernandez ont agacé les pontes de Mattighofen. Ces derniers sont entrés dans une réflexion sur la gestion des contrats de leurs jeunes pilotes qu’ils ont formés au travers de leur filière. De celle-ci prend forme un système qui s’identifie à ce qui a cours dans le football. Par ailleurs, et aussi pour assurer un débouché à ces talentueux espoirs, une troisième écurie en MotoGP est dans les tuyaux. Et elle n’afficherait pas forcément le trigramme KTM…
Le paddock des Grands Prix doit être abordé comme un business global qui concerne donc aussi la gestion de carrière des pilotes dont on a permis l’émergence du talent. A défaut, c’est assurer un travail de formation qui profitera ensuite à la concurrence. Une fatalité que refuse KTM, aux nombreuses filières dans la compétition moto.
Les cas Raul Fernandez, qui a bien failli filer vers Yamaha, et des clauses de sortie peu dissuasives dans les contrats ont convaincu les Autrichiens qu’il fallait aborder autrement le problème. Et cet « autrement, c’est le grand patron Stefan Pierer qui l’expose lui-même sur Speedweek . Dans un premier temps, il pose le problème : « quand tout notre programme junior commence à fonctionner, il peut arriver qu’après Moto2 nous tombions dans un embouteillage sur la route du MotoGP ». Dès lors, comment faire pour garder ses champions ? Voilà la réponse : « si, en tant qu’usine, nous avons trop de pilotes et qu’un concurrent s’intéresse à l’un de nos pilotes, nous pourrions le donner pour un certain montant. C’est aussi courant dans le football ».
Ce serait aussi une magnifique opportunité de rentabiliser la filière qui prendrait dès lors une autre dimension, dépassant le simple enjeu sportif. Elle deviendrait ainsi une opportunité économique. Mais même en « prêtant » ses pilotes contre des espèces sonnantes et trébuchantes, il faut quand même des débouchés. Et quatre RC16 en MotoGP, ça fait un peu léger…
KTM voit loin et grand
Mais là aussi, celui qui préside également aux destinées de Husqvarna, CFMoto et GASGAS a son idée : « nous avons planifié la nouvelle équipe Moto2 GASGAS avec Aspar Martinez. On pourrait même passer un jour au MotoGP avec cette marque. Ce serait une solution. Mais qui sait ce qui va se passer dans deux ans… Il ne faut jamais dire jamais ».
Stefan Pierer termine sur le prochain enjeu, qui n’est déjà plus Raul Fernandez mais Pedro Acosta : « Acosta va probablement courir en Moto2 pendant deux ans » prédit le PDG de Pierer Mobility AG. « Il est encore jeune. Et je pense qu’il y a des problèmes pires que d’avoir trop de talents sous contrat… » Surtout si on met en place un système qui permettra de toucher des dividendes sur leur talent payés par les adversaires. Pas sûr que les managers soient ravis de cette perspective où ils n’auraient plus grand chose à dire.
