Cette première partie de saison de MotoGP est un véritable fiasco pour une usine Suzuki qui tombe de haut. Même la concurrence s’en étonne tandis que cette situation est un crève-cœur pour les amoureux de la marque. Parmi eux, une ancienne gloire qui a ramené un titre au constructeur durant le siècle dernier. Il a le rôle d’ambassadeur mais ne fait pas dans la diplomatie lorsqu’il dresse l’état des lieux des troupes d’un Davide Brivio autant mis sur la sellette que le pilote Andrea Iannone. Voici la charge de Kevin Schwantz…
On sait que le Texan a déjà donné son avis tranché sur Andrea Iannone. Mais il a aussi une analyse plus large de la situation actuelle des servants de la GSX-RR. Et elle est sans merci : « je n’ai pas passé tant de temps que ça dans le box Suzuki, mais ce que je peux dire c’est que je n’ai pas ressenti une intensité dans le travail et une concentration de tous les instants. Alex Rins revient de blessure et débute tandis qu’Andrea Iannone doit être l’épine dorsale de l’ensemble, mais il n’existe tout simplement pas ».
« La crise vient du fait qu’il n‘y a aucun cap, qu’il n’y a pas de leader, et qu’aucune politique à suivre n’est définie. Avec quelqu’un qui a de l’expérience, peut-être que cela aurait été différent. Il fallait garder quelqu’un qui connaissait la moto et avait fait la saison 2016 ». La perte d’Aleix Espargaró, dont Davide Brivio s’est séparé avec assez peu d’élégance est ici mentionné.
La politique de Davide Brivio est donc aussi mise en cause par le Texan. Mais c’est encore Joe le Maniac qui exaspère encore le plus celui qui a fait du numéro 34 une légende : « je ne parle pas l’Italien, et je ne juge pas ce que Iannone raconte à son chef mécanicien qui vient de chez Ducati ou de je ne sais où d’ailleurs. Mais je ne vois pas la motivation, je ne vois pas d’intensité. Je veux une certaine nonchalance et une attitude générale qui signifie « je ne peux rien y faire » ».
« Lorsque les choses vont aussi mal, vous devez travailler encore plus. Ils ne se remettent pas en question. Je vois qu’il sort en piste pour faire un tour rapide, puis il est lent, puis il refait un tour rapide. Il n’y a pas de constance. On sort des stands et on revient. On ne peut pas mettre au point une moto comme ça. Il faut faire une série de tours pour valider les choses. Surtout si vous êtes loin du compte ».
Kevin Schwantz termine : « l’an dernier, lors de la seconde partie de la saison, la Suzuki était efficace et Maverik Vinales a même gagné une course. Durant l’hiver, la moto avait l’air aussi compétitive. Lors des premières courses, Iannone était parmi les hommes de tête. C’est comme si depuis la blessure de Rins à Austin, il s’était arrêté. Votre équipier ne doit pas être la source de votre motivation et votre inspiration. Le but du jeu c’est de battre tous les autres pilotes ».
Voilà de quoi réfléchir chez Suzuki avant la rentrée à Brno dès le 4 août prochain…