Kenan Sofuoglu s’implique autant dans son rôle de manager de sa filière turque que lorsqu’il gérait lui-même sa carrière. A cette époque, on l’appelait « Kenan le terrible » ce qui donne une idée de sa philosophie de la course, qui lui a grandement réussi puisqu’il est un multiple champion s du monde en Supersport et la fierté de sa nation. En même temps, s’occuper de caractères forts comme les frères Öncü ou encore Toprak Razgatlioglu, mieux vaut avoir toujours l’ascendant. Une poigne qui lui permet d’expliquer à Toprak Razgatlioglu que passer en Grand Prix est une fausse bonne idée qui n’est en revanche pas mauvaise pour Can Öncü qui n’est a priori pas du même calibre…
Une conviction que Kenan Sofuoglu explique aussi sur Speedweek. Le Turc met tout de même un préalable avant toute évolution de carrière, confirmant ainsi le niveau d’exigence qui fait sa réputation : « Can Öncü veut gagner le Championnat du Monde Supersport puis passer au Championnat du Monde Moto2 ». Le titre donc, en guise de sésame. Ensuite, Kenan écoutera : « j’écoute toujours ce dont mes pilotes rêvent, mais je leur donne aussi des conseils », développe Sofuoglu, un préliminaire qui suggère plus Razgatlioglu que celui qui va pourtant suivre : « Can Öncü aimerait faire du Moto2, ce que je peux accepter. Il a remporté la Red Bull Rookies Cup et a ensuite piloté en Moto3. Il n’a pas réussi là-bas, alors nous avons trouvé un emploi en World Supersport ».
Kenan Sofuoglu : « avec plus d’expérience en Supersport, il pourra peut-être bien faire en Moto2 et à partir de là, il pourra réaliser son rêve MotoGP »
« Je lui ai dit qu’il devait faire une très bonne saison Supersport, ensuite je verrai s’il y a un intérêt pour lui en Moto2. Il pourrait rouler en Moto2 et faire le saut dans le Championnat du Monde MotoGP à partir de là ». Une vision qu’il refuse d’élaborer pour son meilleur élément, Champion du Monde de WSBK. Mais pourquoi ? Voilà la réponse : « je n’empêcherai pas Can de retourner dans le paddock MotoGP, car c’est de là qu’il vient. Avec plus d’expérience en Supersport, il pourra peut-être bien faire en Moto2 et à partir de là, il pourra réaliser son rêve et se qualifier pour la catégorie MotoGP. Mais nous devons attendre comment se passe la saison. Surtout maintenant après sa blessure. Il doit montrer plus qu’il n’a fait jusqu’à présent ». L’exigence, toujours…
Can Öncü a un contrat de cinq ans avec le patron de l’équipe Kawasaki, Manuel Puccetti, qui court jusqu’à la fin de 2024. Mais l’Italien ne s’opposerait pas au départ du jeune Turc assure son ancien pilote Sofuoglu : « s’il rêve de Moto2 et y trouve un package gagnant pour la saison prochaine, alors nous parlerons comme de bons amis et verrons ce qui est le mieux pour lui. Mais passer au Championnat du Monde Moto2 juste pour y être ruinerait sa carrière. Il a besoin d’un package gagnant, ce qui est difficile à obtenir aujourd’hui » termine celui qui est à présent un manager avisé.