Jorge Martin est descendu en pression après une saison 2023 pour le moins mouvementée et à présent qu’il s’est éloigné de sa Ducati pour entrer dans sa trêve hivernale, il peut évaluer son parcours avec un certain recul. Une opération vérité et un synthèse salutaire pour en tirer une expérience qui le rendra plus fort en 2024 … Millésime où la compétition devrait encore s’exacerber …
Jorge Martin est le vice-champion du monde de la saison 2023 de MotoGP, une campagne durant laquelle il a pu rêver d’un retentissant titre mondial en tant que premier pilote privé à réaliser un tel exploit, jusqu’à la dernière course à Valence. Du coup, il est logiquement partagé entre la grande satisfaction d’avoir vécu le meilleur combat de sa carrière, et la grande déception de l‘avoir perdu. Le moment est arrivé de faire la synthèse de tout ça, et c’est ce que le Martinator a fait dans ls colonnes de AS.
Et cette réflexion l’a amené le moment clé où tout s’est finalement joué. Et ce n‘est pas lors de la der à Valence … « Je n’ai pas perdu le titre lors de la dernière course » assure-t-il. « J’ai au contraire beaucoup apprécié la dernière course car il y avait beaucoup de fans. Je me suis dit que j’allais en profiter quoi qu’il arrive ».
Jorge Martin : « me sentir si supérieur, vouloir les « humilier » pour ainsi dire, m’a fait échouer »
Mais alors quand ? « J’ai vécu les pires moments entre la Thaïlande et le Qatar parce que j’étais obsédé par la victoire et très impoli envers mon équipe, je n’aimais pas ça. Cela a été une année compliquée, je n’ai pas démarré comme je l’espérais, mais ensuite j’ai accéléré le rythme. Quand j’ai vu que quelque chose n’allait pas, j’étais très tendu ».
Et il avoue : « ce qui me fait encore beaucoup de mal, c’est la course en Indonésie. Je menais avec trois secondes et, avec ce résultat, j’aurais sûrement remporté le titre. Me sentir si supérieur à ce moment-là, vouloir les « humilier » pour ainsi dire, m’a fait échouer. J’ai appris qu’on peut gagner la course avec une seconde ou deux dixièmes, les points sont les mêmes ». Et il reconnait les défauts de sa nature martiale : « j’ai tant gagné en sprint, parce que c’est de la vitesse pure et de l’instinct et c’est mon point fort. Je suis une personne très compétitive. Je dois gagner à tout… ».
Il termine ainsi : « cela a été une très longue année et tout s’est passé, j’ai été plus proche, plus loin… Mais mon objectif en début d’année était un « top 3 » et il faut tout voir depuis le début, alors je suis content de l’année que j’ai faite. L’année prochaine, je me vois me battre pour le championnat, je me vois comme un champion, mais cela demande de mettre beaucoup de choses en place. Il y aura beaucoup de niveau, chaque année ça augmente. Avoir de la chance ? En fin de compte, on y arrive avec le travail et le dévouement ».