Le couronnement de Jorge Martin en tant que champion du monde MotoGP 2024 marque un tournant dans l’histoire de la discipline. L’Espagnol, longtemps considéré comme un outsider, a su tirer son épingle du jeu face à des adversaires redoutables. Son parcours, marqué par la détermination et la persévérance, est un véritable exemple pour les jeunes pilotes. Et une leçon pour ceux qui ne l’ont pas retenu chez Ducati ?
Jorge Martin, le champion du monde MotoGP 2024, savoure encore son triomphe tout en naviguant parmi les projecteurs et les interrogations des médias espagnols. Le pilote madrilène a récemment partagé ses réflexions sur une saison historique et les défis qui l’ont mené au sommet du championnat.
« Être champion du monde, c’est un privilège, quelque chose qui restera avec moi pour le reste de ma vie« , confie Martin. « Depuis que je suis enfant, j’ai rêvé de ce moment. Gagner le titre en Moto3 en 2018 était spécial, mais celui-ci est d’un tout autre niveau. »
Martin décrit ce triomphe comme l’aboutissement de sacrifices et de travail acharné : « inscrire mon nom parmi les champions de MotoGP, aux côtés de légendes, est quelque chose d’extraordinaire qui me remplit de bonheur. » Il souligne également que le parcours n’a pas été sans embûches. « J’ai eu des moments de peur et de doute, mais maintenant, tout ce qui vient après ce titre est un cadeau. »
Le titre de 2024 s’est révélé particulièrement ardu. « Pecco Bagnaia, Marc Marquez et Enea Bastianini m’ont poussé à mes limites. Leur niveau m’a obligé à me battre à 100 % tout au long de la saison, » explique-t-il. « Quand ce n’était pas l’un, c’était l’autre. La compétitivité a été si élevée que battre ces rivaux est un accomplissement incroyable. »
Jorge Martin : « mon matériel était identique à celui de Pecco, mais le traitement, lui, était complètement différent »
Jorge Martin a marqué l’histoire avec un record de points en une saison, un exploit qu’il attribue à la pression constante exercée par ces adversaires de classe mondiale.
Il reconnaît que ses conditions n’étaient pas celles d’un pilote d’usine officiel. « Mon matériel était identique à celui de Pecco, mais le traitement, lui, était complètement différent. En tant que pilote satellite, j’avais douze personnes dans mon équipe contre deux ou trois cents pour un pilote officiel. Cela a rendu les choses beaucoup plus compliquées. »
Malgré ces désavantages, il souligne l’équité de Ducati : « ils n’ont rien fait pour m’empêcher de gagner, et je leur en suis reconnaissant. Ils ont été nobles, et cela mérite d’être admiré. »
Lorsqu’on lui demande son avis sur la décision de Ducati de privilégier Marc Marquez pour l’équipe officielle, Martin reste pragmatique. « Quand cela a été décidé, je n’étais pas champion. Il est difficile de savoir comment les choses tourneront. »
Cependant, il ne cache pas son ressenti : « ils doivent probablement le regretter maintenant. Mais c’est leur choix, et je ne peux me concentrer que sur moi-même. La vie m’emmène toujours là où je dois être. »
Avec ce titre en poche, Jorge Martin entre dans une nouvelle phase de sa carrière. Ce championnat marque le début d’une reconnaissance mondiale pour un pilote qui a prouvé que même les outsiders peuvent renverser les géants. « Tout est possible quand vous y croyez, » conclut-il sur motosan, prêt à écrire un nouveau chapitre de son histoire en MotoGP.