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Jorge Martin

Cette intervention de Jorge Martin écorne un peu l’idée développée récemment par Luca Marini voulant que le paradis des pilotes se trouve chez Ducati, le constructeur qui propose une moto capable d’offrir la gloire pour tous. Le demi-frère de Valentino Rossi a en effet signalé que chaque cavalier d’une Desmosedici pouvait la façonner à sa main, un confort qui n’influence en rien les bonnes performances par ailleurs réellement affichées sur n’importe quelle piste. Ceci, à condition, néanmoins, de ne pas avoir un modèle avec un moteur 2022 qui complique les choses si l’on en juge par les propos du pilote Pramac…

Pour comprendre cette situation, il faut revenir au premier Grand Prix de la saison au Qatar où Ducati a créé la surprise en validant pour ses pilotes officielles, et donc pour la saison, une sorte de moteur hybride composé de pièces 2021 et 2022. Une sensation car, sur le papier, c’est la machine satellite Pramac qui devenait d’un coup d’un seul la Desmosedici la plus évoluée de la marque en MotoGP. Et non celle d’usine. Après onze Grands Prix disputés, on découvre avec l’évaluation de Jorge Martin, que ce revirement de dernière minute était justifié.

Le Champion du Monde 2018 dit ainsi : « je n’avais pas de bonnes sensations avec le moteur 2022 que nous utilisons depuis le premier jour. Et cela me pose toujours des problèmes ». Il précise : « les comparaisons avec l’équipe d’usine sont difficiles car les moteurs sont différents. Pour le moment, il y a trois Ducati différentes en piste. Quand il s’agit de travailler, je suis un peu seul avec Zarco qui fait évoluer ce moteur. Il faut dire que nous avons souffert d’un gros manque de grip, notamment dans la première partie des accélérations… Cette année, nous n’avons pas fait une présaison parfaite au niveau moteur ».

Mais quels sont les problèmes avec le moteur 2022 ? « Avec ce moteur, nous avons beaucoup de difficultés en termes de traction. Nous essayons d’améliorer l’adhérence, mais quand nous faisons cela, nous perdons dans d’autres domaines », explique Martin. « Si nous recherchons plus de sensations sur la roue avant, nous perdons de l’adhérence sur la roue arrière. C’est très difficile pour nous de trouver une bonne base. Parfois, nous allons dans le sens de ‘Pecco’ ou de Jack. Finalement, c’est une moto différente. Nous sommes un peu seuls à cet égard », note le pilote Pramac qui termine : « j’espère que Ducati comprend la situation et peut nous aider. Ils font de leur mieux, mais avoir autant de versions différentes sur le terrain ne facilite pas les choses ».

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Jorge Martin : « j’espère que Ducati comprend la situation« 

Avec cet éclairage, on comprend pourquoi Ducati ne se précipite pas pour désigner le prochain équipier de Pecco Bagnaia. Parce qu’il y a certes les soucis physiques de Jorge Marin qui le handicapent pour délivrer son meilleur niveau. Sur ce plan, l’Espagnol dit d’ailleurs : j’ai encore un peu à faire. Les deux dernières courses, j’ai même couru avec les points de suture. Mais je vais essayer de récupérer pour le Grand Prix de la rentrée à Silverstone ». Mais il y a aussi une nouvelle GP22 qui n’est pas à ce point une réussite qu’elle se trouve dans le box rouge en « mode dégradé ».

Les décideurs en ont conscience et veulent laisser toutes les chances à un Jorge Marin en qui ils croient vraiment. Même face à un Enea Bastianini qui a remporté trois des onze manches de cette première partie de saison mais avec une GP21 dont Pecco Bagnaia lui-même dit : « la GP21 est idéale pour les débutants en MotoGP. La moto était déjà très compétitive l’année dernière. Quand j’ai fait ma saison rookie en MotoGP en 2019, ma moto n’était pas aussi bonne que celle-ci », a précisé le vice-champion du monde MotoGP 2021.

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