Jorge Lorenzo a été, dans le paddock, une personnalité avec, parfois, des prises de position désarmantes. Le Majorquin avait une certaine idée de lui-même et du milieu, il abordait la compétition de façon si personnelle qu’elle en était originale. Rappelant ostensiblement son statut, celui qui se considérait d’abord comme un champion avant d’être un bon pilote s’identifiait aussi à la troisième personne, comme en son temps un Max Biaggi par ailleurs ami. Maintenant à la retraite, il révèle aujourd’hui le secret de ses exploits : avant qu’ils ne les réalisent, ils lui étaient apparus…
Jorge Lorenzo a mis fin à sa carrière le 14 novembre dernier après le Grand Prix de Valence qui clôturait la saison 2019 de MotoGP. 18 ans de compétition au plus haut niveau marqués par cinq titres de champion du monde, 68 victoires en Grand Prix, un total de 152 podiums et 69 pole positions étaient ainsi figés à jamais.
Aujourd’hui, Por Fuera jouit de la vie à Bali. Mais il se laisse aussi aller à la confidence. Voici la dernière : il avait les visions de ses futurs exploits… « Une vision est l’art de voir l’invisible. Toutes mes réalisations que j’ai accomplies au cours de ma carrière m’avaient déjà été révélées », a déclaré le quintuple champion du monde. « Par exemple, je me souviens du début de la saison en 2008 lorsque je suis arrivé en MotoGP. A cette époque, j’étais irrévérencieux et je pensais que je serais capable de tout faire. Je n’avais peur de rien ni de personne, et je ne pensais pas qu’il serait impossible d’obtenir la pole position à mes débuts. »
Et il illustre ses propos par un cas bien concret : « plus de deux mois auparavant, j’ai visualisé en détail comment je faisais le tour parfait à Losail. J’imaginais passer chaque virage en parfaite harmonie avec la moto et franchir la ligne d’arrivée après avoir battu le record sur un tour. J’ai même imaginé comment mettre la montre Tissot qui récompense la pole position devant les caméras. Et le 8 mars au Qatar, ce que j’avais imaginé s’est réalisé. »
Sa première course en MotoGP l’a mis au 2e rang, mais il n’a pas dû attendre longtemps sa première des 47 victoires en catégorie reine. Lors du troisième Grand Prix de l’année 2008, à Estoril, il concrétisait. L’histoire ne dit pas cependant si le même Lorenzo avait eu des signes avant-coureurs de ce que serait cette terrible saison avec Honda qui aura donc été sa dernière.
