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Jorge Lorenzo

Jorge Lorenzo est un jeune retraité heureux qui profite légitimement à plein de sa gloire passée dans une vie d’hédoniste assumée. Il se cherche tout de même une activité qui le relierait à son ancienne existence d’ascète révolue et dédiée à la course moto. Il semble que le rôle de commentateur lui soit promis sur DAZN cette saison. Cependant, s’il ne regrette aucunement d’avoir pris sa retraite il est hanté par la nostalgie de son ère où seuls quatre pilotes étaient en lice pour la victoire. Un quatuor composé de personnages à fort caractère qui arrivaient à se détester cordialement. Pour Por Fuera cette époque était une affaire d’hommes que l’on ne retrouve plus aujourd’hui…

Jorge Lorenzo n’est pas encore assez âgé pour dire qu’il parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, mais il a décidé de jouer tout de même les vétérans en insistant sur le fait que l’ambiance dans le paddock a beaucoup changé depuis qu’il l’a quitté. Un bouleversement qui relèverait du paradoxe si l’on part du principe que plus la rivalité sur la piste est grande, moins il y a de chance d’avoir une ambiance cordiale et détendue dans les coulisses…

Ainsi, dans le MotoGP d’aujourd’hui, tout le monde semble avoir sa chance tous les dimanches en course et les places se gagnent chèrement à la conquête du moindre millième. Il faut donc se lancer dans la mêlée, accepter la bataille de chiffonniers, se faire bousculer et tracer sa voie. Et pourtant, une fois le casque enlevé, ce sont des sourires et des scènes de félicitations mutuelles qui nous sont systématiquement offerts.

C’est rafraichissant mais Jorge Lorenzo se rappelle que cela était inconcevable à son époque. Pourtant, tout se jouait plus ou moins à quatre et à distance plus respectable. Entre lui, Valentino Rossi, Dani Pedrosa et Casey Stoner, on allait rarement au contact. Puis Marc Marquez est arrivé et sa génération avec lui, puis la suivante… Les mœurs sur la piste ont donc évolué vers plus d’agressivité mais dans les stands, les mêmes sont à présent plus policées. Le quintuple Champion du Monde analyse ainsi sur Motosan : « le temps des quatre fantastiques a été une étape inoubliable, c’était l’âge d’or du motocyclisme, car il y avait beaucoup de compétition » dit-il. « Nous étions les quatre magnifiques, puis avec Márquez le cinquième et Simoncelli qui était là aussi ».

Jorge Lorenzo : « je pense qu’il y avait plus de personnalité à notre époque »

Jorge Lorenzo développe ensuite pour insister sur ce qui aurait disparu : « il y avait beaucoup de charisme, beaucoup de rivalité et maintenant il semble que tous les pilotes s’entendent, ils sont très jeunes et ils s’entendent tous très bien. Avant ça n’existait pas parce qu’il y avait beaucoup de rivalité entre tout le monde, j’avais une rivalité avec Pedrosa, avec Rossi, on ne s’entendait pas mais maintenant tout le monde prend des photos ensemble sur les réseaux sociaux, dans le paddock… Et ça pour moi c’est différent, je pense qu’il y avait plus de personnalité à notre époque ».

Jorge Lorenzo ne dit pas exactement que le temps des hommes a disparu mais tout de même, il y a comme une allusion. Cela étant dit, au vu des duels engagés sur la piste, leur nombre à tous les étages et le niveau de compétitivité jusque-là jamais vu, on ne peut douter que le MotoGP reste un sport viril marqué par le combat. Une ambiance qui lui est devenue étrangère : « depuis que je suis à la retraite, j’ai passé pratiquement la moitié de mon temps en vacances, en voyages, car c’était mon objectif quand j’avais en tête la retraite. Voyager, mais vraiment faire du tourisme et c’est ce que je fais » termine-t-il.

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