Jorge Lorenzo n’est donc plus tout à fait un retraité, mais il n’est plus non plus un pilote titulaire en MotoGP. Lors du dernier Grand Prix de la saison 2019 à Valence, c’est pourtant avec soulagement qu’il annonçait mettre un terme à sa carrière, usé physiquement et moralement fatigué par 18 ans de compétition au plus haut niveau. Il avait encore un contrat d’un an à faire avec Honda qui l’a laissé partir vers d’autres horizons… Avant de le voir revenir avec une combinaison Yamaha lors des tests 2020 de Sepang. Sur ce revirement, mais aussi sur ses choix et sa condition physique, Por Fuera a fait le point en Malaisie…
Alberto Puig le clame à qui veut l’entendre, il n’en veut pas à Jorge Lorenzo d’avoir quitté Honda en jurant qu’il ne remonterait plus sur une MotoGP avant de le retrouver en 2020 comme testeur chez Yamaha. Pour lui, HRC a été réglo avec son pilote. Et inversement au vu de la situation actuelle ? Jorge Lorenzo n’occulte pas la question et rappelle les faits : « lorsque vous pouvez gagner un championnat, tous les sentiments négatifs sont compensés. Mais quand vous vous blessez et ne vous amusez pas après avoir remporté cinq titres mondiaux, il n’est pas normal de continuer. »
Il révèle ensuite : « je dois dire que Yamaha était très intéressée par la personne de Lin Jarvis lorsque j’ai annoncé ma retraite. Ils m’ont contacté très rapidement, j’ai eu l’offre sur la table tout aussi vite. Mais je devais décider si je voulais recommencer à piloter. Savoir que c’était une Yamaha était bien sûr un bon point dans cette direction. J’ai donc regardé attentivement l’offre. »
Et il l’a donc acceptée. Tout ça pour revenir au point de départ, après trois ans à errer chez d’autres constructeurs. Jorge Lorenzo reconnaît que ce parcours n’a pas été des plus judicieux : « je ne suis pas une personne qui se plaint des décisions prises dans le passé. Une vie sans erreurs est impossible. Nous faisons tous des choix et 50% d’entre eux se révèlent être bons et 50% sont mauvais. L’expérience chez Ducati a été intense et celle chez Honda ne s’est pas bien passée mais cela m’a quand même fait passer de bons moments. Je suis sportif et chanceux. »
Ce retour au guidon d’une M1 peut-il ouvrir sur une seconde carrière ? Pour le moment, non : « en termes de stress, c’est une histoire complètement différente. Je ne me sens pas nerveux et sous pression pour faire le meilleur temps. Je n’aurai plus les sensations de gagner une course et ça va me manquer mais j’ai supprimé toutes les choses négatives d’être pilote : les voyages et la pression ».
Cela étant dit, il reconnaît que vivre autrement sa passion l’a aussi déjà amené à perdre de sa condition physique, qu’il va falloir en retrouver un tantinet pour assumer son rôle de pilote d’essai… « Je vais bien, la colonne vertébrale va parfaitement. Au niveau musculaire j’ai beaucoup travaillé au gymnase, peut-être que je dois perdre quelques kilos que j’ai pris pendant les vacances. Je dois aussi faire un peu plus de cardio pour pouvoir atteindre des pulsations plus élevées. Maintenant je reste une semaine à Dubaï et ensuite je retournerai à Lugano. Je vais faire beaucoup d’entrainement pour être prêt pour des tests au Qatar » termine celui que l’on attend comme « wildcard » à Barcelone. Ce qui reste à confirmer.